Algérie - Ecologie

Planète - Vingt ans après le sommet de la terre: Le Sommet RIO 20 va essayer de trouver un remède aux souffrances de la planète




Planète - Vingt ans après le sommet de la terre: Le Sommet RIO 20 va essayer de trouver un remède aux souffrances de la planète
Face à une planète en péril, qui se dégrade à grande vitesse, le Sommet sur le développement durable «Rio 20» va multiplier les discussions et les débats, pour essayer, vingt ans après le Sommet de la Terre, de remettre le sujet au coeur des préoccupations et de trouver des pistes.

Nombre de participants semblent, à ce jour, peu optimistes, et François Hollande , l’un des seuls chefs d’Etat d’une des grandes puissances dont la présence a été confirmée a souligné, vendredi, le «risque d’échec» et appelé à «une prise de conscience, un sursaut».

Le rapport que vient de publier le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) ne laisse pas le choix: des émissions de gaz à effet de serre en forte hausse, des déchets qui s’accumulent, des stocks de poissons de mer qui fondent, la biodiversité menacée, l’eau potable qui manque pour des centaines de millions de personnes...

En 2002, à Johannesburg, lors du dernier grand sommet sur le sujet, Jacques Chirac avait lancé: «Notre maison brûle et nous regardons ailleurs».

«Notre maison brûle toujours» disent, aujourd’hui , «des ONG comme Agir pour l’environnement».

Quelque 130 chefs d’Etat et de gouvernement, des dizaines de milliers de responsables de collectivités locales, d’ONG, ainsi que industriels, des militants, des jeunes, des autochtones, seront au rendez-vous de Rio.

Au programme: «économie verte» - énergies renouvelables, transports propres, tri des déchets, bâtiments à énergie positive..., renforcement des instances mondiales de décision, et fixation éventuelle «d’objectifs du développement durable» quantifié et ambitieux.

«Un véritable plan de sauvetage mondial», dit le représentant d’une ONG.

«Il n’y a pas de place pour le doute, ni pour la paralysie de l’indécision», martèle Achim Steiner, directeur général du PNUE.

Mais la méfiance règne.Dans les négociations informelles sur le texte d’accord, que devraient signer, le 22 juin, les grands de ce monde chaque pays, chaque groupe a défendu ardemment ses positions. Au terme du dernier round, achevé le 2 juin, les délégués ne s’accordaient que sur 70 paragraphes sur 329, soit 21% du texte du projet d’accord. Et essentiellement sur des phrases très générales et forcément consensuelles. Les divergences restaient fortes sur des sujets essentiels, comme le changement climatique, les océans, l’alimentation et l’agriculture, la définition d’objectifs, les transferts de technologie, l’économie verte...

Au point que le directeur général de WWF, Jim Leape, s’inquiète: «Il y a deux scénarios probables : un accord si limité qu’il n’aurait pas de sens, ou un échec total».

Nombre d’acteurs se souviennent avec nostalgie de l’enthousiasme qui avait marqué le Sommet de la Terre, mais il n’est, aujourd’hui, plus guère de mise.

«Les gouvernements se débattent dans leurs crises, les yeux rivés sur l’immédiat, alors que Rio 20 les invite à dessiner sereinement un avenir pour le monde», souligne Brice Lalonde, un des deux coordinateurs exécutifs de la conférence.

«Difficile de faire les deux, mais c’est en principe le rôle des chefs d’Etat», ajoute-t-il.

De nouvelles pré-négociations sont prévues à Rio, en principe de mercredi à vendredi, mais elles ont été jusqu’à maintenant si difficiles qu’elles pourraient être prolongées jusqu’au Sommet lui-même.

A la veille de ce grand rassemblement, où cohabiteront Sommet des peuples dans le centre de Rio et Sommet des Nations-unies à quelques dizaines de kilomètres de là, avec en marge 500 événements organisés par la société civile, des observateurs craignaient que Rio 20 ne soit qu’«un simple fantôme du passé».

«Nous voyons Rio 20 sans espoir, sans volonté politique des pays de changer les choses», glisse Bazileu Alves Margarido, de l’ONG Institut démocratie et développement durable.


Christine Courcol



Climat, biodiversité, pollution 40 ans de dossiers environnementaux

Depuis le premier grand Sommet sur le développement durable, en 1972, les questions environnementales, au cœur du rendez-vous Rio 20 du 20 au 22 juin, ont pris une place importante dans l’agenda international, mais de nombreux problèmes restent encore à régler.

COUCHE D’OZONE :

Le protocole de Montréal adopté en 1987 a permis l’interdiction progressive des chlorofluorocarbones (CFC), ces substances qui appauvrissent la couche d’ozone protégeant notre planète du rayonnement solaire ultraviolet. Cet accord a permis de stopper l’expansion du “trou” au-dessus de l’Antarctique mais un retour à la situation antérieure n’est pas attendu avant le milieu du XXIe siècle au mieux.

CLIMAT :

Au Sommet de Rio, en 1992, l’ONU avait lancé le processus de négociations internationales sur le climat -qui implique désormais 194 pays- pour tenter de limiter le réchauffement. En 1997 a été adopté le protocole de Kyoto, seul Traité imposant des réductions d’émissions de gaz à effet de serre. Cet outil est désormais inadapté car il n’impose pas d’objectifs aux grands pays émergents, importants émetteurs de CO2. Alors qu’un futur Traité global est en discussion, la planète est sur la trajectoire d’un réchauffement de 3°C ou plus, selon des études récentes. Des conséquences importantes pourraient toucher notamment les populations des zones littorales et la biodiversité.

BIODIVERSITE :

La convention sur la diversité biologique, autre outil mis en place en 1992, n’a pas apporté de résultats probants pour éviter l’érosion de la biodiversité. Depuis 1980, la quantité des coraux a diminué de 38%, et la perte des habitats naturels indispensables aux espèces, en raison notamment du développement des surfaces agricoles, est supérieure à 20% dans certains endroits.

OCEANS :

A l’exception de certaines zones bien contrôlées, les stocks de poissons souffrent d’un épuisement sans précédent. En 2007, seuls 7% de la production mondiale des pêcheries étaient certifiés par MSC (Marine Stewardship Council), un programme de certification pour la pêche durable et bien gérée. Les océans souffrent par ailleurs d’eutrophisation, un manque d’oxygène résultant d’un excès de nutriments comme les nitrates.

EAU :

Sur les cinquante dernières années, le captage des eaux souterraines a triplé au niveau mondial pour répondre à la hausse de la population urbaine et à la demande du secteur agricole. En 2010, près de 800 millions de personnes étaient sans accès à l’eau potable dans le monde et 2,5 milliards sans installations sanitaires de base, selon les derniers rapports de l’OMS, l’Unicef et l’ONU publiés en mars à l’occasion du Forum mondial de l’eau.

DEFORESTATION :

C’est une inquiétude majeure. Depuis 1992, les forêts primaires ont diminué de 300 millions d’hectares, une surface équivalant pratiquement à l’Argentine. Avec des conséquences notamment pour la biodiversité et le climat, à travers le CO2 relâché par la destruction des arbres. Bonne nouvelle : la forêt progresse dans l’hémisphère nord et l’idée fait son chemin d’inciter financièrement certains pays à protéger leurs forêts plutôt que de les couper.

POLLUTION :

La production annuelle de plastique a plus que doublé lors des deux dernières décennies pour atteindre 265 millions de tonnes par an, la moitié étant destinée à un usage unique. Une source de pollution pour les sols et les mers. En matière de pollution, quelques progrès ont été enregistrés avec la diminution d’accidents impliquant des pétroliers et la progression des gestes de recyclage.

AFP
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