Algérie - Météo, Climatologie et phénomènes naturels

Planète - Réfugiés climatiques: la crise du siècle


Planète - Réfugiés climatiques: la crise du siècle


Typhons meurtriers, inondations violentes, assèchement de points d’eau, montée du niveau de la mer… Ces événements, dont la fréquence et l’ampleur sont renforcées par le changement climatique, contraignent déjà des millions de personnes à migrer.

«85% des événements climatiques extrêmes qui poussent les populations à l’exil sont désormais liés au réchauffement climatique. C’est une donnée nouvelle», expliquait en 2016 François Gemenne, spécialiste en géopolitique de l’environnement, dans une déclaration au journal français l’Humanité.

A l’avenir, le changement climatique pourrait causer des déplacements de populations à grande échelle, d’après un rapport de l’ONU. Près de 250 millions de personnes seront déplacées au milieu de ce siècle à cause de conditions météorologiques extrêmes, de la baisse des réserves d’eau et d’une dégradation des terres agricoles, selon les prévisions les plus optimistes. Cela signifie que le nombre de personnes déplacées augmentera de six millions au minimum par an à cause du changement climatique.

La moyenne annuelle de déplacements liés aux catastrophes a été de 25,3 millions de personnes dans le monde entre 2008 et 2016, selon des chiffres du Conseil norvégien pour les réfugiés, cités par l’ONU. Les cinq pays les plus affectés proportionnellement à leur population sont tous des Etats insulaires. Il s’agit de Cuba, de Fidji, des Philippines, de Tonga et du Sri Lanka. D’après les données recueillies par l’IDMC (Internally Displacement Monitoring Centre), on a recensé dans le monde 83,5 millions de réfugiés climatiques de 2011 à 2014. Quatre réfugiés climatiques sur cinq vivent en Asie. D’après l’IDMC, chaque année, ce sont 21,5 millions de personnes qui fuient des événements naturels. La Chine, les Philippines et l’Inde sont les plus touchés: 15 des 20 plus importants déplacements enregistrés en 2014 ont eu lieu dans l’un de ces trois pays.

Selon une autre étude publiée en 2018 par la Banque mondiale, le changement climatique poussera, d’ici 2050, 143 millions de personnes à migrer. Plus de 140 millions de personnes pourraient migrer d’ici 2050 dans trois régions du monde en développement pour fuir les effets du changement climatique, tels que la baisse de la production agricole, la pénurie d’eau et la hausse du niveau de la mer, a mis en garde la Banque mondiale. Dans un rapport, celle-ci a chiffré à 86 millions les migrants climatiques potentiels en Afrique subsaharienne, à 40 millions en Asie du Sud et à 17 millions en Amérique latine si rien n’est fait d’ici cette échéance.

«Chaque jour, le changement climatique devient une menace économique, sociale et existentielle plus forte», avait relevé Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale.

Les déplacés climatiques n’avaient jusqu’à présent aucun statut. Mais, pour la toute première fois, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a estimé, en janvier denier, que les personnes qui fuient les effets du réchauffement climatique ne devraient pas être renvoyées dans leur pays si leurs droits fondamentaux sont menacés. La Commission a donné gain de cause à Ioane Teitiota, un habitant des îles Kiribati, qui contestait le rejet de sa demande d’asile en Nouvelle-Zélande. Le Comité des droits de l’homme de l’ONU avait demandé aux Etats de prendre en compte le changement climatique dans l’étude des demandes d’asile.

En janvier dernier, le haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, avait estimé qu’en vertu de la décision prise par la Commission des droits de l’homme de l’ONU, les victimes du réchauffement contraints de fuir leur pays devront être considérés comme des réfugiés à part entière.



Photo: Prrès de 250 millions de personnes seront déplacées au milieu de ce siècle à cause de conditions météorologiques extrêmes

Hocine Lamriben
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