Algérie - Pollution

Planète - "Le Paris Dakar va émettre directement près de 40 000 tonnes de CO2", dénonce l'association Agir pour l'environnement



Planète -


Alors que la 40e édition du rallye Dakar (ex Paris Dakar) débute samedi au Pérou, Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'environnement a estimé sur franceinfo que cette course a des conséquences directes sur l’environnement.

La 40e édition du rallye Dakar (ex Paris Dakar) commence samedi 6 janvier avec un départ de Lima, au Pérou. Plus de 500 pilotes d'autos, de motos, de quads, ou de camions vont parcourir près de 9.000 km à travers le Pérou, la Bolivie et l'Argentine où l'arrivée se fera le 20 janvier à Cordoba. Le Dakar fait l'objet de nombreuses critiques en matière d'environnement.

"Le rallye Dakar provoque directement et indirectement des dégâts qui sont de plusieurs ordres. Le Dakar va émettre directement près de 40.000 tonnes de CO2", explique sur franceinfo Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'environnement.


- franceinfo: Quelles sont les conséquences?

Stéphen Kerckhove: C'est évidemment l'influence que peut avoir ce spectacle médiatique sur le dérèglement climatique mais aussi sur les écosystèmes directement au travers du passage de ces fous du volant avec des voitures et des camions qui empruntent des milieux fragiles. Il y a l'impact direct: le Dakar va émettre directement près de 40.000 tonnes de CO2 et indirectement au travers de l'influence que va avoir ce rallye sur les actes d'achats des téléspectateurs qui vont avoir tendance à aller mimer les fous du volant en achetant des véhicules surdimensionnés par rapport à l'usage qu'ils en feront au quotidien. Il est regrettable que ce rallye, qui a été imaginé aux confins des Trente Glorieuses dans les années 1970, continue à avoir une telle influence sur les radios et sur les télés. On sait pourtant très bien que nous sommes entrés dans l'ère du dérèglement climatique et qu'il serait souhaitable que les spectacles mis en avant soient au diapason de la contrainte climatique.

- Est-ce qu'il y a des dégâts sur l'environnement des pays traversés?

Les années précédentes, l'impact direct, on le constate avec effroi, ce sont des décès d'enfants et de personnes qui traversent les rues de leurs villages et qui subissent les vitesses inouïes de ces véhicules. Quand le Dakar est passé au Chili il y a quelques années près de 180 sites archéologiques ont été détruits ou endommagés par les véhicules passant. Des fresques qui dataient de plusieurs centaines d'années ont été détruites.

- Que dit la direction du Dakar?

Comme chaque année, la direction met en avant les bonnes pratiques pour essayer de cacher l'impact direct de ce rallye spectaculaire. Malheureusement, c'est connexe à l'organisation de ce rallye que d'avoir un impact sur les écosystèmes, sur la biodiversité. Evidemment, quand des véhicules de plusieurs tonnes passent sur des milieux fragiles, cela va avoir un impact direct.

- Un tel rallye serait-il possible en France?

Il faudrait essayer d'imaginer ce que pourrait donner un rallye qui aurait causé la mort de 60 personnes en traversant des villages de la Creuse ou de la Saône-et-Loire avec des véhicules surpuissants qui détruisent sur leur passage des écosystèmes fragiles. À un moment, on n'arrive même pas à imaginer que ce spectacle puisse perdurer alors qu'aujourd'hui tous les signaux sont au rouge. C'est un anachronisme.

- Cette course fait pourtant rêver de nombreuses personnes. Qu'en pensez-vous?

On a les rêves que l'on mérite. Les rêves des années 1970 ne sont pas les mêmes que ceux de 2018. On a plutôt l'habitude de dire que le Dakar c'est le Notre-Dame-des-Landes du sport. C'est quelque chose qui est daté, obsolète et il serait bien qu'on tourne la page de ces sports mécaniques qui ne préparent absolument pas la société à la transition écologique et énergétique. Il serait bien qu'aujourd'hui on soit en capacité de promouvoir des spectacles plus écologiques.


Photo: Session d’entrainement du pilote Sébastien Loeb et de son co-pilote Daniel Elena à San Bartolo à 75km au sud de Lima, le 4 janvier 2018. (FRANCK FIFE / AFP)

francetvinfo
Course automobile : Les organisateurs du Dakar veulent créer un rallye en Algérie/ Les organisateurs du Dakar ont entrepris des démarches pour créer une course en Algérie, 25 ans après le départ du mythique rallye-raid de ce pays qui en fut longtemps une étape majeure, et 10 ans après son départ d’Afrique, ont indiqué hier les autorités algériennes. Le groupe français Amaury Sport Organisation (ASO) veut «organiser un rallye de six jours en Algérie en 2018», a déclaré à l’AFP le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, assurant que les organisateurs leur avaient «transmis une demande officielle» en ce sens. Une délégation d’ASO est attendue en février à Alger pour discuter du projet, a poursuivi le ministre, sans donner d’autres détails. Les dates et le parcours de la course devraient être notamment décidés. L’Algérie a été longtemps une étape majeure du «Dakar» durant ses 10 premières éditions (1979-1988). Le rallye s’intitulait le «Paris-Alger-Dakar» et la capitale algérienne était la porte d’entrée de la course sur le continent africain. Le rallye avait ensuite quitté l’Algérie. Il y est brièvement revenu — pour la dernière fois — lors de son édition 1993 pour plusieurs étapes dans le sud du pays. Le «Dakar» a définitivement quitté le continent africain depuis l’annulation de l’édition 2008 en raison de menaces terroristes le visant en Mauritanie. Selon le journal en ligne TSA (Tout sur l’Algérie) qui indique avoir pu consulter un document adressé aux autorités algériennes par ASO, ce dernier veut organiser en Algérie «un Dakar Series», sous la forme d’un «rallye professionnel et amateur de six jours à partir de septembre 2018». Les Dakar Series, mini-rallye-raids, ont été créés par ASO comme des épreuves «satellites» du Dakar, après l’annulation de l’édition 2008 du rallye. Depuis leur création, des épreuves des Dakar Series ont eu lieu en Europe centrale, en Asie et en Amérique latine. «Le Dakar Series Algérie serait l’opportunité unique, pour la famille Dakar, de remettre un pied en Afrique après 10 ans de présence en Amérique du Sud», écrit ASO dans le document remis aux autorités algériennes, selon TSA. (Par AFP/El Watan du mardi 9 janvier 2018)
Karaali Abdelouahab - Constantine, Algérie

11/01/2018 - 367885

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