Algérie - Biodiversité

Planète - Le massacre des cygnes new-yorkais n’aura (peut-être) pas lieu




Planète - Le massacre des cygnes new-yorkais n’aura (peut-être) pas lieu




Quand on parle d’espèce nuisible, on imagine plus volontiers une vilaine bête comme le ragondin ou le frelon asiatique qu’un bel animal comme le cygne. C’est bien le problème du Département de la Vie sauvage de l’Etat de New York, qui vient de reculer dans son projet de se débarrasser de l’oiseau pour une raison inattendue: les gens adorent les cygnes.

C’est d’ailleurs pour sa beauté que le cygne a été introduit en Amérique du Nord à la fin du XIXe siècle, venant agrémenter parcs et riches propriétés. Mais comme souvent quand on introduit un animal dans un nouvel écosystème, tout fiche le camp. Depuis le début du siècle dernier, le cygne s’étend comme de la mauvaise herbe, perturbant la biodiversité de l’Etat de New York.

Le cygne, cette calamité

L’organisme public de protection de la vie sauvage énumère les défauts de la calamité à bec orange et belles plumes blanches: il dévore la flore, prive de nourriture les canards et oies américains, pollue les points d’eau avec son guano, représente un danger pour l’aviation et peut même attaquer l’homme (même si «le risque de blessures est faible»).

Pour en finir avec ce tyran, un premier plan présenté l’année dernière prévoyait de se débarrasser de la quasi-totalité des 2.200 cygnes de l’Etat de New York par des méthodes létales –en gros, les abattre à coup de fusil et de gaz. La proposition avait provoqué un tollé, entre autres des défenseurs des animaux et de certains élus: comment pouvait-on massacrer de si beaux oiseaux?

Le non-létal, plus respectueux mais plus cher

Marche arrière donc: un nouveau plan a été présenté lundi, expliquant avec un peu de regret que «l’élimination totale des cygnes de l’Etat de New York n’est pas une option viable au vu de l’opinion positive que le public a de ces oiseaux». On se concentre cette fois plus sur les façons de limiter l’impact négatif de la présence du cygne. Car des méthodes non-létales existent pour en réduire la population: les clouer au sol (en coupant certaines plumes), les stériliser, empêcher les œufs d’éclore, abattre tous les mâles ou toutes les femelles d’une zone pour y limiter la reproduction… Problème, tout ça coûte plus cher qu’un simple coup de fusil.

Et si l’on lit entre les lignes, on comprend que ces méthodes plus douces sont réalisables uniquement si les défenseurs de la vie des cygnes consentent à mettre la main à la poche.

En attendant, le Département de la Vie sauvage va renforcer l’éducation du public. Avec l’espoir que des New-Yorkais mieux informés soient des New-Yorkais qui accepteront qu’on abatte le plus beau des nuisible.

* Photo: Des cygnes en Grande-Bretagne le 7 mars 2015. - Stephen Simpson/REX/REX/SIPA



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