Planète (France/Europe) - Paris: Une plateforme participative pour recenser les «arbres remarquables»

BIODIVERSITÉ: Grands, beaux, rares ou symboliques, les arbres remarquables peuvent bénéficier d’une protection par la ville de Paris, même dans le parc privé

. La ville de Paris, en partenariat avec le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de Paris, lance une plateforme pour répertorier les arbres remarquables du parc privé de la ville de Paris.

. Ces arbres se distinguent par une caractéristique digne d’intérêt, comme leur beauté, leur taille, ou encore leur histoire.

. Le but est de protéger ces arbres en cas de risque de déracinement, pour des travaux par exemple, au travers du futur PLU bioclimatique de la capitale.

La mairie de Paris s’en remet aux arboriculteurs amateurs. Ce lundi, Christophe Najdovski, adjoint à la maire de Paris en charge de la végétalisation de l’espace public, des espaces verts et de la biodiversité, a annoncé le lancement de l’Observatoire des arbres de Paris. Le but? Faire appel aux Parisiens afin de recenser les arbres remarquables de la capitale.

«Nous savons qu’il y a des pépites dans le parc privé et nous voulons les protéger», explique Christophe Najdovski. Si l’adjoint assure que la mairie a une «très bonne connaissance» des 500.000 arbres du domaine public de Paris (200.000 en ville et 300.000 dans les bois de Boulogne et de Vincennes), ce n’est pas le cas des 100.000 qui composent le parc privé.

- Des arbres «dignes d’intérêt»

«Même ce chiffre n’est qu’une estimation», précise Christophe Najdovski. Ainsi, pour protéger au mieux les spécimens remarquables qui pourraient s’y trouver, la mairie de Paris, en partenariat avec le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de Paris (CAUE), se lance dans un grand inventaire au travers d’une plateforme collaborative et participative sur laquelle tous les Parisiens peuvent signaler la présence d’un arbre «digne d’intérêt».

Mais qu’est-ce qu’un arbre remarquable? Selon L’Observatoire des arbres, «la beauté, l’âge, les dimensions, l’histoire, les légendes, les coutumes, la rareté, les curiosités» sont autant d’éléments qui permettent d’identifier des arbres hors du commun. «Cela peut être un arbre qui se démarque par son espèce, par sa taille monumentale ou encore parce qu’il a été planté dans le cadre d’une amitié entre la France et un autre pays. La portée symbolique peut être importante», ajoute Christophe Najdovski. Il existe deux labels qui valident ces spécificités. Celui de la mairie d’abord, qui reconnaît déjà 179 arbres dans la ville, et celui de l’association A.R.B.R.E.S, qui en reconnaît 15 selon ses propres critères.

- Une véritable protection contre d’éventuels déracinements

Pour aider les citoyens à reconnaître un arbre remarquable, l’Observatoire propose un guide sur son site Internet qui explique étape par étape la marche à suivre. «Si un Parisien signale un arbre dans une copropriété, nos équipes pourraient aller le reconnaître et le labelliser. De manière que dans le prochain plan local d’urbanisme, le PLU bioclimatique, nous puissions le protéger face à des projets qui pourraient lui être préjudiciables.»

Dans son nouveau PLU, présenté en octobre 2021 et toujours en cours d’élaboration, Emmanuel Grégoire, Premier adjoint d’Anne Hidalgo avait en effet évoqué la possibilité pour la mairie de délivrer les permis de construire sous certaines contraintes écologiques. «De cette manière, nous pourrions éviter le déracinement d’un arbre protégé dans le cadre de travaux», illustre Christophe Najdovski.

L’adjoint à la biodiversité rappelle que si la mairie s’intéresse aux arbres du parc privé, c’est que les arbres sont la «meilleure arme contre le réchauffement des températures en ville». De véritables «climatiseurs naturels» qui doivent être protégés selon Christophe Najdovski: «Nous pouvons continuer à planter des arbres, mais il est plus efficace de protéger l’existant.»




Photo: Le Pterocaryer de Chine du Jardin des serres d'Auteuil, planté en 1905, fait partie des arbres remarquables de Paris. — Guillaume Bontemps/Ville de Paris

Romarik Le Dourneuf