Algérie - Affaires judiciaires

Planète (France) - Catastrophe de l’usine AZF à Toulouse: l’industriel définitivement condamné



Planète (France) - Catastrophe de l’usine AZF à Toulouse: l’industriel définitivement condamné


Plus de 18 ans après l’explosion de l’usine AZF, Grande Paroisse est définitivement condamné et donc responsable de l’accident qui a dévasté Toulouse le 21 septembre 2001. La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de la défense du groupe industriel, propriété de Total.

"Grande Paroisse est condamnée définitivement. Serge Biechlin, le directeur du site, également. C’est l’aboutissement d’un combat interminable où nous n’avons pas toujours lutté à armes égales entre la puissance du groupe Total et nous, les particuliers. Mais c’est un soulagement."

Ni cri de joie, ni satisfaction particulière parmi les membres de l’association des Familles endeuillées, de ceux de Plus jamais ça, des Sinistrés du 21 septembre ou de la CGT. Hier ils se sont réunis à la Bourse du travail, à Toulouse, pour attendre la décision de la Cour de Cassation. Dans un mélange d’espoir, et aussi de crainte.

Le rejet du pourvoi, tombé vers 14 h 15, met fin à une trop longue saga judiciaire de 18 ans. Des sourires éclairent certains visages. Quelques larmes aussi.

"Les négligences dans la gestion des déchets de l’usine et le recours massif à la sous-traitance expliquent cette catastrophe. Cela, personne ne pourra plus le remettre en cause", prévient Me Stella Bisseul, avocate de l’association des Familles endeuillées. Souffrant, Gérard Ratier président de l’association et opposant emblématique de Total ne peut savourer ce moment avec ses amis.

Le rejet du pouvoir rend définitive la condamnation prononcée le 30 octobre 2017 par la cour d’appel de Paris pour des homicides ou des blessures, par maladresse ou imprudence, inattention, négligence… causées par l’explosion du 21 septembre 2001. Serge Beichlin, ancien directeur du site, avait été condamné à 15 mois de prison avec sursis et 10.000 € d’amende. Grande Paroisse doit s’acquitter de l’amende maximum prévue par les textes: 225.000 €.

Me Daniel Soulez-Larivière qui a incarné la défense de Grande Paroisse, et donc de Total, notamment avec son confrère toulousain, Me Jacques Monferran "ne souhaite pas faire de commentaire puisque nos clients n’en font pas pour l’instant". L’avocat confie quand même "sa déception" sur le rejet du pourvoi qui s’appuie "sur la souveraineté des juges du fond, thème un peu laconique".

Analyse bien différente de Me Thierry Carrère, qui a accompagné les Sinistrés du 21 septembre.

"Beaucoup d’émotion quand même après ce long parcours et une grande victoire. Sincèrement je pense aux morts, à leur famille et à tous ceux qui ont vu leur vie saccagée, à tous ceux qui ont mené un combat depuis 18 ans et Jean-François Grelier qui n’a pas vu cette grande victoire. La justice française est parvenue à condamner le prévenu le plus puissant de ce pays et si c’est une victoire pour nous, c’est un succès pour elle parce que, quand même, ils ont déployé beaucoup d’adversité. La grande satisfaction? Personne ne pourra dire qu’on ne sait pas ce qui s’est passé comme l’ont suggéré benoîtement les prévenus. C’est définitif."

- Pas convaincus

«Pour nous, la thèse officielle ne tient pas la route. Tous les gens qui connaissent les produits savent que ça n’aboutit pas à explosion comme celle qui s’est produite le 21 septembre 2001. La suspicion jetée sur le travail de certains salariés et sous-traitants qui s’employaient à effectuer le travail dans les meilleures conditions de sécurité possible ne nous convainc pas. Aujourd’hui, on condamne une usine et son directeur que l’on rend responsable de la mort de 31 personnes. Pour notre association, c’est insupportable, confie Jacques Mignard, président de Mémoire et solidarité pour qui «la version officielle ne résiste pas à l’analyse. Le conseil d’administration de l’association va se réunir vendredi. Nous mettrons sûrement certaines choses au point. En revanche, sur le volet judiciaire, je pense que nous sommes arrivés au bout.» Questionné sur un éventuel recours devant la Cour européenne de Strasbourg, Me Soulez-Larivière a estimé hier: «C’est prématuré. Nous avons six mois pour la saisir. Nous avons le temps d’y réfléchir.»



Photo: Autour de Me Bisseuil, des représentants des associations de victimes ./ Photo DDM Th. Bordas

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Jean Cohadon
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