Algérie - TRANSPORT

Planète/Europe - Les vélos à l'assaut des villes européennes



Planète/Europe - Les vélos à l'assaut des villes européennes


INFOGRAPHIES. Le vélo est l'une des priorités d'Anne Hidalgo. Mais Paris a encore du chemin à parcourir avant de grimper sur le podium des villes «vélo-friendly».

Devenir capitale du vélo ne s'improvise pas du jour au lendemain. Pistes cyclables peu développées, étroites et interrompues, ou encore absence de parkings à vélo, devenir une ville «vélo-friendly» est un chemin semé d'obstacles.

À Paris, Anne Hidalgo, candidate à sa succession aux élections municipales de mars, souhaite faire de Paris une ville 100 % vélo dès 2026. Dans ses promesses de campagne, elle propose de supprimer 60 hectares de places de stationnement voitures pour créer davantage de pistes cyclables. Durant son premier mandat déjà, les voies réservées aux vélos se sont multipliées. Et selon les compteurs installés par la mairie, le nombre de vélos en circulation a augmenté de 54 % en 2019 par rapport à 2018.

Une politique pro-vélo qui a permis à Paris de se hisser à la 8e place du classement Copenhagenize 2019 des villes les plus «vélo-friendly», établi sur différents critères, parfois flous, comme les infrastructures disponibles, la tranquillité du trafic, la culture vélo de la ville, les ambitions et les projets. De son côté, la Commission européenne a élaboré des directives en 2019 (PDF) pour «améliorer tant la qualité que la comparabilité des données sur le transport».

- Trois villes françaises dans le top 10

Dans le top 10 de Copenhagenize se trouvent trois villes françaises. Strasbourg et Bordeaux, respectivement à la 5e et 6e place du classement, coiffent ainsi Paris au poteau.

. Strasbourg

Dans la capitale régionale du Grand Est, le déplacement à vélo représente 16 % des trajets. La politique «pro-vélo» de la ville, lancée il y a plusieurs dizaines d'années, repousse toujours plus les voitures de son centre-ville. Le classement félicite Strasbourg pour son projet de développer un réseau de 130 kilomètres d'autoroutes à vélo tant dans le centre-ville que dans l'ensemble de l'agglomération.

. Bordeaux

Dans la capitale girondine, 13 % des déplacements se font à vélo. Les voitures ont été bannies du pont de Pierre, un axe majeur du centre-ville, depuis 2017, ce qui a permis d'augmenter le trafic vélo de 20 % et d'ouvrir la voie à 10.000 cyclistes quotidiens.

. Paris

La voiture a été reine durant des décennies dans la capitale française et la politique vélo n'a été mise en place que récemment. Piétonnisation des quais, augmentation des zones limitées à 30 km/h… pas moins de 150 millions d'euros ont été investis depuis 2015 avec l'objectif que le vélo représente 15 % des déplacements quotidiens. Le classement Copenhagenize lui reproche néanmoins le manque de connexions entre les différentes pistes cyclables et un réseau jugé confus.

Au niveau national, le Premier ministre a lancé un plan vélo, fin 2018. 152 collectivités locales sélectionnées en fonction de leur projet bénéficieront d'une aide totale de 43,7 millions d'euros pour mieux intégrer les vélos dans le paysage urbain. L'objectif global clair: atteindre 9 % des déplacements à vélo d'ici 2024, soit trois fois plus qu'actuellement.

- Ailleurs en Europe

Les villes les plus «vélo-friendly» sont principalement situées dans la partie Nord-Nord-Est de l'Europe. Au sud, seule Barcelone, 13e, tire son épingle du jeu.

. Copenhague

En 2019, Copenhague est la capitale incontestée du vélo. La politique pro-vélo danoise a débuté dans les années 1970, ce qui a permis d'instaurer une véritable «culture vélo» dans la capitale. Aujourd'hui, 62 % des habitants font le trajet domicile-travail en deux roues ce qui équivaut à 1,44 million de kilomètres parcours chaque jour.

Pistes cyclables, ponts réservés, autoroutes à vélo, la ville investit plus de 40 euros par habitant dans les infrastructures dédiées. Ce n'est pas seulement le centre de la capitale danoise qui bénéficie des installations. Les communes des alentours profitent aussi des 167 kilomètres de routes cyclables.

. Amsterdam

Longtemps en tête des classements, Amsterdam est reléguée à la deuxième position. Après 40 ans de «culture vélo», la ville est confrontée au trop-plein de deux roues. Les infrastructures, principalement de stationnement, manquent dans cette ville deux fois plus petite que Paris où plus de 60 % des habitants utilisent chaque jour leur vélo pour se déplacer. Aux Pays-Bas, le vélo est le principal mode de transport pour 27 % de la population. Il y a d'ailleurs plus de vélos que d'habitants.

. Helsinki

Encore une ville nordique dans le top 10. La capitale finlandaise s'est fixé le même objectif que Paris: que le vélo représente 15 % des déplacements quotidiens. Les aménagements prévus sont conséquents, avec la création de 1.300 kilomètres de pistes cyclables et l'ouverture de 140 kilomètres d'autoroutes à vélos d'ici quelques années. La ville souhaite qu'aucun habitant n'ait plus jamais besoin de prendre la voiture.

. Barcelone

Le récent plan de mobilité urbaine lancée par la capitale catalane prévoit de doubler le réseau cyclable pour atteindre 308 kilomètres et que chaque habitant vive à moins de 300 mètres d'une piste cyclable. Le classement Copenhagenize, qui place Barcelone à la 13e place, lui reproche de ne pas avoir suffisamment pensé et harmonisé les infrastructures dédiées, et notamment l'existence de pistes cyclables non continues.

. Madrid

La capitale espagnole ne fait pas partie des villes dites «vélo-friendly». Madrid a pourtant connu un tournant important dès 2014. La ville, d'une superficie de 600 km2 a mis à disposition des vélos électriques publics et créé des voies réservées aux cyclistes. Malgré ces aménagements, la ville n'est toujours pas propice aux déplacements à vélo. Entre janvier et septembre 2014 – date de mise en circulation des premiers vélos électriques –, le nombre d'accidents de cyclistes ayant nécessité l'intervention de police a augmenté de 80 % par rapport à la même période de l'année précédente.

De grandes disparités existent donc entre les grandes villes européennes. Selon les données déjà datées communiquées par la Commission européenne, le mode de transport utilisé varie grandement.

Si à Amsterdam 22 % des habitants utilisent le vélo pour se déplacer en ville, seulement 3 % le feraient à Paris. Le projet d'Anne Hidalgo a pour but de rattraper à marche forcée les autres villes déjà bien en avance.


Photo: Selon les compteurs installés par la mairie de Paris, le nombre de vélos en circulation a augmenté de 54 % en 2019 par rapport à 2018. © SERGE ATTAL / ONLY FRANCE

Par Audrey Freney
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)