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Planète - Élan citoyen pour sauver une plage magnifique en Nouvelle-Zélande



Planète - Élan citoyen pour sauver une plage magnifique en Nouvelle-Zélande




Près de 40.000 Néozélandais ont participé à une campagne de financement pour acheter une plage privée et la restituer au public. Ils ont réussi leur pari en un temps record.

À vendre: la plus belle plage au monde.

«Le paradis sur terre existe et il est à Awaroa», indique l’annonce immobilière.

L’histoire a pour cadre la région d’Abel Tasman, dans l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande, bien connue des randonneurs pour ses paysages idylliques. À la suite de dettes et d’ennuis avec le fisc, un millionnaire néo-zélandais s’est vu obligé de vendre aux enchères le 16 février un morceau de plage immaculée et privée à Awaroa Bay. Deux citoyens, Duane Major et son beau-frère Adam Gard’ner, ont alors lancé le pari fou de remporter l’appel d’offres en levant des fonds via le site internet Give A Little («Donnez un petit peu», en français). Leur objectif: récolter plus de 2 millions de dollars NZ (1,2 million d’euros) en promesses de dons en à peine trois semaines. Les deux initiateurs du projet s’engageaient à rendre la plage publique en en faisant don au Département de conservation via une fondation dont l’objet serait de protéger et conserver l’accès à ce petit coin de paradis.

Malgré un timide départ (6.200 $ NZ de promesses après quatre jours), la campagne a pris une ampleur nationale et une tournure folle avec l’intervention de Gareth Morgan, sixième personnalité la plus riche du pays. Celui-ci a affirmé qu’il compléterait le montant restant nécessaire pour gagner l’appel d’offres s’il pouvait garder un accès privé à une partie de la plage pour sa famille (comme c’était le cas jusqu’ici).

Cinq jours de négociations intenses et secrètes

Cette annonce a provoqué un tollé général et le refus poli des organisateurs de la campagne. Mais paradoxalement, l’esclandre a permis de relancer la campagne qui, deux jours plus tard, avait dépassé le cap des deux millions. Interrogé par Newstalk ZB, le millionnaire soutient que son geste faisait partie d’un «plan malicieux» pour provoquer une réaction du public et des donateurs. Vrai ou pas, cela a eu de l’effet. Le 15 février, la campagne était terminée et affichait 2.278.171,09 $ NZ (1,37 million d’euros) pour 39.249 donateurs.

Encore fallait-il que le propriétaire accepte l’offre ou n’en reçoive pas de meilleure. Ont suivi cinq jours de négociations intenses et secrètes, qui ont laissé le pays dans un état d’excitation rarement vu. En coulisses, les organisateurs ont pu compter sur un appui discret et précieux. Le gouvernement néozélandais décida en effet d’entrer dans les négociations en apportant des garanties financières au projet citoyen en ajoutant plus de 200.000 € aux montants déjà promis.

Le matin du 24 février, Duane Major, l’organisateur de la campagne, pouvait enfin laisser éclater sa joie: «On s’en est tiré! Hier soir, à 22 h 57, nous avons remis aux mains de tous les Néo-Zélandais un morceau de plage et de forêt immaculée à chérir, à protéger et à conserver précieusement pour toujours.» C’est, à ce jour, la campagne participative nationale ayant récolté le plus de dons dans ce pays d’à peine 4,5 millions d’habitants.

«J’ai aidé à acheter une plage»

Hedy Manders, habitante de Wellington, a investi 50 $ NZ: «Je pense que les Néo-Zélandais doivent soutenir leur environnement, particulièrement ces endroits uniques de la Nouvelle-Zélande. C’est un sentiment incroyable de pouvoir dire: “J’ai aidé à acheter une plage” et d’avoir autant d’amis et de collègues qui te disent: “Moi aussi.” C’est fou comme un petit geste peut vous faire sentir appartenir à quelque chose de tellement plus grand.»

Aussi positive que soit cette démarche, il est toutefois surprenant que les citoyens doivent ainsi se substituer à leur gouvernement afin de protéger leurs trésors nationaux On peut se poser la question de savoir si ce schéma est réalisable ou souhaitable dans d’autres pays, comme la Grèce, dont les ressources touristiques ont été pillées. Toujours est-il que le contrat d’achat de la plage devrait être finalisé début mars et la ministre de la Conservation a confirmé que les 7 ha de plage et de forêt originelle seront bien ajoutés au parc national d’Abel Tasman une fois le processus de vente terminé. Ceci devrait d’ailleurs faciliter la gestion du parc puisque, jusqu’ici, l’accès privé à la plage en découpait le littoral.


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