Algérie - Pollution

Planète - Dans l’indifférence de la communauté internationale: Une marée noire au Bengladesh




Planète - Dans l’indifférence de la communauté internationale: Une marée noire au Bengladesh




Les bateaux à l’origine de la catastrophe ont décliné toute responsabilité dans les dégâts causés.

Depuis le 9 décembre et dans l’indifférence totale de la communauté internationale, une marée noire provoquée par la collision dans le golfe du Bengale d’un cargo et d’un pétrolier transportant 350.000 litres de mazout est en train de détruire la plus grande mangrove du monde, un trésor mondial de la biodiversité.

Une mangrove est un écosystème forestier très particulier qui se développe sur le littoral des régions tropicales. C’est une forêt de palétuviers, des arbres qui résistent à une salinité élevée, à l’immersion complète de leurs racines et à la faible oxygénation du sol.

La forêt des Sundarbans, d’une surface de 600.000 ha, est située à la confluence du Gange, du Brahmapoutre et de la Meghna. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité et, bien entendu, elle figure en bonne place sur la liste Ramsar des zones humides d’importance internationale.

Avec ses petits canaux et ruisseaux qui se jettent dans la baie du Bengale, elle constitue un point chaud de la biodiversité, avec des espèces uniques et menacées, comme le tigre royal du Bengale, des espèces rares de requins et une très riche avifaune avec 315 espèces, dont 84 sont migrateurs.

De nombreuses espèces de poissons dépendent de cette zone de transition entre l'eau douce et l'eau salée, poussées par les marées de la mer ouverte, pour la ponte et l'alimentation des mineurs.

Les Sundarbans constituent un immense garde-manger pour des millions d’habitants. La marée noire va affecter directement 200.000 villageois, qui y chassent, y récoltent du miel ou y pêchent. D’autres viennent à la mi-décembre ramasser les larves de crevettes et des œufs de poissons pour les transporter jusque dans leurs élevages aquacoles, un peu plus au Nord. La mangrove nourrit ces habitants, tout comme elle les protège.

En cas de cyclone, elle brise les vagues géantes qui peuvent engloutir des villages entiers. Aucun pays au monde ne s’est manifesté pour venir en aide au Bengladesh. L’Inde voisine se soucie seulement de savoir si la marée noire va l’affecter ou non. Les bateaux à l’origine de la catastrophe ont décliné toute responsabilité dans les dégâts causés.

Les habitants des Sundarbans doivent donc se débrouiller seuls pour sauver la mangrove dont dépend leur survie. C’est donc avec des seaux, des éponges et des chiffons qu’ils nettoient les arbres et les arbustes des berges et les sols des fonds des lagunes. Ils ont sacrifié leurs filets de pêche pour en faire des barrages et tenter d’arrêter les nappes de pétrole.

Slim Sadki



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