C’est une opération à l’ampleur inédite. Le gouvernement équatorien a annoncé ce mardi 9 mai, une réduction d'un peu plus d'un milliard de dollars sur sa dette extérieure en échange de 450 millions alloués à la protection et conservation des Îles Galapagos, archipel inscrit au patrimoine mondial.
L’échange dette nature est une solution qui permet de répondre à deux enjeux majeurs notamment pour les pays à revenu faibles ou intermédiaires. Permettre à ces pays en développement de rembourser une partie de leur dette tout en participant à la conservation de la biodiversité et pallier les effets du changement climatique.
Selon la Banque de France, ces échanges dette nature "peuvent en effet améliorer la soutenabilité environnementale et l’endettement public et contribuer ainsi à la stabilité du système financier international".
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- Un accord sans précédent pour la préservation de l'environnement
L’accord obtenu par le gouvernement équatorien avec créanciers privés est le plus grand échange de dette contre la préservation de l'environnement a été présenté par la BID (Banque interaméricaine de développement) comme le "plus grand échange au monde de dette en faveur de la protection de la nature" jamais réalisé. Entre 1987 et 2015, 39 États ont bénéficié de ce type d’échange.
Concrètement, l’Équateur a échangé sa dette actuelle de 1,63 milliard de dollars contre une dette de 656 millions, une transaction qui correspond à 3 % de la dette extérieure totale de l’Équateur, soit 48,129 milliards de dollars en février. Une réduction colossale qui s’accompagne de l’obligation de consacrer 450 millions à la protection des îles Galapagos. Un accord qui devrait, selon le ministre de l'Environnement équatorien Jose Antonio Davalos, "renforcer les zones protégées des Galapagos, à savoir ses deux réserves marines et le parc national, en donnant la priorité à la surveillance, au contrôle et aux patrouilles, avec comme objectif de garantir l’intégrité des principaux écosystèmes marins de l’archipel, en particulier les espèces migratrices en danger critique d’extinction telles que le requin-baleine et le requin-marteau, ainsi que les tortues de mer".
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- Les Îles Galapagos, réservoir de biodiversité immense
Au large de l’Océan Pacifique à environ 1.000 km du continent sud-américain, ces 19 îles constituent, selon l’Unesco, un "musée et un laboratoire vivants de l’évolution unique au monde". Au centre de trois courants océaniques, l'archipel est "l’un des écosystèmes marins les plus riches au monde" mais aussi l’un des plus menacés.
Les principales menaces pour les Galapagos sont l’introduction d’espèces invasives, le développement du tourisme, la croissance démographique, la pêche illégale et les problèmes de gouvernance. Sur les 9.000 espèces recensées, on y trouve notamment 58 espèces d’oiseaux, dont 28 endémiques de l’archipel, 300 espèces de poissons et bien d’autres espèces qui "représentent quelques-uns des meilleurs exemples de la radiation évolutive qui se poursuit encore de nos jours".
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Photo: Le gouvernement équatorien réduit sa dette extérieur commerciale en participant à la conservation de la biodiversité. © WIKIMEDIA COMMONS
Pour accéder et lire les articles cités en annexe: https://www.geo.fr/environnement/lequateur-annonce-un-echange-dette-contre-nature-historique-en-faveur-de-la-protection-des-iles-galapagos-214669
MARGAUX RENAUT
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Posté Le : 19/05/2023
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : MARGAUX RENAUT - Publié le 15/05/2023
Source : https://www.geo.fr/