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Plaidoyer pour une éthique scolaire



Plaidoyer pour une éthique scolaire
Le pédagogue, normalien, et auteur Ahmed Tessa, a publié aux éditions Le tremplin, l'essai Eradiquer le fléau des cours payants, paru dans la collection Que faire ' Guide de pédagogie éducative.Il dénonce, à travers ce livre de 110 pages, les pratiques de ceux qu'il qualifie d'"en...saignants", sévissant dans les trois paliers de l'éducation nationale. Fort d'une longue expérience d'éducateur, il expose à son lecteur les dessous de cette activité, gérée par "des marchands d'illusions»" qui «prennent en otage des familles et risquent d'hypothéquer les efforts de redressement de notre système scolaire", en appelant dans son éditorial, à une mobilisation de tous les acteurs, entre ministères, citoyens et société civile, à faire barrière à ce problème, tout en proposant certaines solutions qui pourrait en venir à bout , comme l'"élimination des causes qui l'alimentent, notamment le système d'évaluation, les méthodes d'enseignement, et la formation des enseignants", la valorisation du statut de ces derniers, ou encore, une "rigueur dans la politique de recrutement/formation des éducateurs". Passant aux conséquences de cette mercantilisation du savoir, il évoque la pression et l'angoisse ressentie par les parents qui, dans le but de voir leur progéniture occuper la première place en classe "exercent une pression sur leurs enfants". Ce procédé pervertit ainsi tout un système, où la tricherie devient un moyen comme un autre de "gagner cette rivalité", jusqu'à "confondre permis et interdit". Dans le sous-chapitre, "Ecoles privées... d'éthique", l'auteur révèle que les cours payants son monnaie courante dans ces établissements, où la directrice d'une école avait imposé des cours payants les lundis après-midi, pour la somme "symbolique" de 1000 DA/mois.Avec les conséquences à long terme de ce phénomène sur le comportement des apprenants, indique Tessa, qui apprendront que "tout se monnaye", avec l'argent comme seul carburant. Se basant sur une étude de la Direction de l'évaluation et de la prospective du ministère de l'Education nationale, réalisée en 2009, le 8e chapitre révèle que l'impact des cours payants n'est pas aussi important qu'on pourrait le croire. En effet, les futurs bacheliers qui comptabilisent 3 à 4 cours/ semaine, ont 13,2% de chance de réussite, contre 7,10% pour ceux qui ont 5h-7h/semaine, et 9,58% pour plus de 8h de cours de soutien hebdomadaires, des résultats frappants donc, qui montrent que les cours payants ne sont finalement pas synonyme de réussite, portés par des propos et une dissection mesurés de l'auteur.Yasmine AzzouzAhmed Tessa, Eradiquer le fléau des cours payants, Editions le Tremplin, 2016, 500DA.
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