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Plaidoyer pour un Etat civil et une justice indépendante


La foule a repris les standards chers au hirak en revendiquant le départ du système "Goulna el-îssaba trouh ya hna ya ntouma? ntouma" (On a appelé au départ de la bande, c'est nous ou vous? ce sera vous).Le 51e mardi de la contestation estudiantine à Oran a enregistré une affluence beaucoup plus nombreuse comparée à celle des dernières semaines, où on pouvait compter quelque deux cents manifestants avec une plus grande présence d'étudiants qui, faut-il le souligner, avaient quasiment déserté le bitume de l'itinéraire hebdomadaire pour plusieurs raisons dont une certaine intransigeance d'enseignants universitaires qui mettent la pression sur les étudiants absents ou encore le travail de sape des organisations estudiantines.
Hier, donc, la foule a repris les standards chers au hirak en revendiquant le départ du système "Goulna el-îssaba trouh, ya hna ya ntouma? ntouma" (On a appelé au départ de la bande, c'est nous ou vous? ce sera vous), "Imazighen, Bab El-Oued, yasqot nidham" (Imazighen, Bab El-Oued, à bas le système) et en appelant à l'instauration d'un Etat civil.
Comme la semaine dernière, le mot d'ordre a mis en exergue la primauté du civil à travers plusieurs variantes du slogan phare de la contestation populaire : "Dawla madania machi âaskaria" (Etat civil et non militaire). "Essamoôu, essamoôu, ya ness, Abane khalla wsaya, dawla madania, machi âaskaria" (Ecoutez, écoutez, Abane a laissé une consigne, Etat civil et non militaire).
La justice a également été au centre des revendications populaires et la foule a dénoncé la mainmise de l'Exécutif sur l'indépendance de la justice : "Zeghmati fel Harrach, jibouh jibouh" (Zeghmati à El-Harrach, ramenez-le), "Winek winek ya âadala, Amine DZ dayer hala" (Où es-tu justice, Amine DZ fait un tabac).
La "presse flagorneuse" a aussi été vilipendée par les manifestants et la légitimité du président de la République a été remise en question. "Tebboune mzawar", a lancé la foule en exigeant de connaître la destination de l'argent volé par les anciens responsables du pays, scandant "Win el-malayir '" (Où sont passés les milliards).
Notons qu'un appel à cotisation a été lancé pour venir en aide à Djawed Belkacem, le plus jeune détenu du hirak au niveau national, qui vient de recevoir une notification de la justice pour payer une amende de 17 millions de centimes.
Condamné à quatre mois de prison ferme, Djawad est le seul détenu d'opinion à avoir été touché par la grâce présidentielle décrétée par Tebboune, quelques jours avant d'avoir purgé toute sa peine. Il a retrouvé la liberté le 5 février dernier.

Saïd OUSSAD


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