Algérie

Place Amirouche, 9 h du matin



La place Amirouche, ex-la Pyramide, a été, hier, le théâtre d?un fait divers aussi navrant que tragi-comique. Il était un peu plus de 9 h du matin, quand deux véhicules des douanes algériennes s?immobiliseront brusquement, barrant la route à des dizaines d?autres voitures. Armés jusqu?aux dents, mais sans dégainer, ils prendront à partie un automobiliste qui les auraient « gênés ». S?égosillant à se faire éclater la pomme d?Adam, les douaniers en question ne se priveront pas d?abuser de leur autorité pour malmener verbalement « l?impudent » automobiliste, le traitant même de « h?mar ». Les badauds, sidérés, s?imagineront tous que la Douane avait intercepté une voiture volée, alors que ce n?était nullement le cas. Leurs convictions se renforceront quand les douaniers ordonneront au policier en faction de monter dans la voiture du pauvre bougre interpellé « pour l?emmener au 10e arrondissement ». Ce qui sera fait, contre les lois les plus élémentaires de la République, car des éléments d?un corps constitué ont abusé de leur autorité pour « embarquer » un citoyen par le biais d?un agent de l?ordre qui, il faut le rappeler, ne reçoit des ordres que de sa hiérarchie directe. Au niveau du 10e arrondissement où nous nous sommes rendus, le citoyen interpellé s?est réconcilié avec les lois de la République, car le commissaire, un vrai gentleman, en courtoisie et en compétence, et après avoir entendu les deux parties, a renvoyé l?affaire devant le procureur de la République. Le citoyen a été relâché, enfin, après avoir déposé plainte pour « menaces et insultes ». Les douaniers en feront de même pour « avoir été gênés »(sic !) dans la circulation, et repartiront faire leur boulot, le vrai, qui est celui de traquer et de confondre les trafiquants et les faussaires. Ce qui n?était pas le cas hier, place Amirouche?


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