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Pétrole contre nourriture



Pétrole contre nourriture
Insécurité, routes et électricité coupées, rupture de stock de médicaments, inflation, vie chère et attentisme sont les ingrédients d'un front social et d'un paysage politique qui n'augurent rien de bon. En règle de circulation routière comme dans la gestion de la cité, les impasses ne mènent nulle part. Sauf, peut-être, à l'inconnu. Ce que, pourtant, les pouvoirs publics ont tenté d'éviter depuis l'annonce des réformes un certain 15 avril 2011, suivies par les élections législatives de mai dernier. Mais cette échéance semble ne rien avoir réglé des multiples crises qui continuent de secouer le pays. On a beau nier l'existence d'une crise politique, prétextant que les institutions ne sont pas en situation de blocage, il n'empêche que la société réelle est sur des charbons ardents. Un tel scénario n'est pas nouveau et il a souvent conduit justement à des menaces sur la stabilité de ces mêmes institutions. Mais nul ne semble avoir tiré les leçons des événements d'Octobre 1988 et de janvier 2011. Dans ce cas, rien n'empêcherait que les mêmes causes puissent reproduire les mêmes effets. Les réponses apportées par l'Etat au bouillonnement social sont-elles alors en inadéquation avec les revendications populaires' De prime abord, il est curieux de constater que ce même Etat propose des élections pour désamorcer la crise alors qu'on répète à longueur de journée que le malaise dépasse de loin le simple geste, même s'il n'est pas si simple que ça, de glisser un bulletin dans l'urne. A moins que cette stratégie de présenter les élections comme la panacée à tous les maux ne soit une échappatoire pour se détourner de la lutte contre les lobbies. Ceux-là mêmes devant lesquels on a avoué notre impuissance alors qu'ils ne cessent de mettre à mal les politiques sociales censées atténuer le poids de la crise sur les couches les plus défavorisées. Il n'est jusqu'à l'Ugta et au Cnes de dénoncer ce paradoxe. A peine a-t-on réévalué les salaires des travailleurs que l'inflation galopante vient rogner ces maigres revenus. Encore faut-il tenir compte du fait que la rente pétrolière peut encore entretenir l'illusion d'une aisance financière capable de servir à acheter la paix sociale. Mais la question qui revient sans cesse depuis des décennies est celle de savoir jusqu'à quand ce don de la nature peut-il jouer le rôle d'amortisseur.
Bien sûr, on ne manquera pas de répéter pendant les semaines à venir que la bonne gouvernance est le remède miracle. Les partis engagés dans la course aux prochaines élections locales pour désigner des assemblées desquelles seront issus les P/APC, mettront à coup sûr leurs promesses en avant. La transparence des procédures de gestion et la lutte contre la corruption raviront la vedette à d'autres thèmes. On fera aussi miroiter des emplois très nombreux et on aura une attention toute particulière pour les démunis. Le tout est censé être réalisé avec de nouveaux hommes mais avec d'anciens appareils et des méthodes ancrées dans les moeurs politiques. En somme, pour le changement, il faudra repasser.
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