Algérie - A la une

Petit hommage à l’occasion du quarantième jour de la disparition de Hocine Ait Ahmed.




Dans son histoire, l’Algérie a perdu des grands hommes. Ceux-ci ont marqué profondément, chacun de son empreinte, son destin. Bien évidemment, chacun d’eux mérite les plus grands égards de la nation. Mais, celle de Hocine Ait Ahmed a quelque chose de plus symbolique. Il est le dernier chef historique à quitter ce bas monde.
En outre, bien qu’il ait une stature internationale, en témoigne la présence des grandes personnalités lors de son enterrement, ses funérailles marquent à jamais l’opinion par leur simplicité. Désormais, en Algérie, il est possible qu’une personnalité hors du commun soit enterrée au milieu des siens et surtout loin du folklore officiel.
Reconnaissants, les Algériens offrent alors les plus grandes funérailles qu’un responsable politique puisse avoir. Cela dit, de son vivant déjà, Hocine Ait Ahmed entretient –je parle de lui au présent, car ses idées et son combat sont toujours d’actualité –une relation fusionnelle avec le peuple algérien. Il n’y a qu’à voir les images et les vidéos d’archives de son retour en Algérie, après 23 ans d’exil, pour s’en rendre compte.
De toute évidence, même s’il n’a pas eu la chance de gouverner –ce n’est sans doute pas faute d’avoir essayé ou d’avoir des compétences requises, mais à cause de l’usurpation du pouvoir depuis 1962–, les Algériens reconnaissent dans leur unanimité la noblesse de son combat. Un combat qui commence à l’âge de 17 ans, en 1943, en s’opposant à la conscription obligatoire et qui se termine aux assises du Veme congrès du FFS en mai 2013.
Toutefois, même s’il est difficile de résumer en quelques lignes les 70 ans de militantisme et de combat de Hocine Ait Ahmed, sa conduite est toujours guidée par son amour intarissable pour l’Algérie, son respect indéfectible aux règles démocratiques et surtout sa faculté à transcender les clivages en vue de parvenir à un consensus national. Depuis l’ouverture démocratique, ses alliances visent à consolider le processus démocratique.
- En 1991, il s’allie avec Hamrouche pour la formation d’un gouvernement républicain. Cela parait intolérable pour le ministre de la Défense de l’époque, Khaled Nezzar. D’où le coup d’État du 5 juin 1991 qui n’en dit pas son nom.
- En 1995, il se réunit avec les principaux acteurs politiques algériens, à Sant Egidio, pour trouver une issue démocratique à la crise algérienne. Le refus du pouvoir de s’associer à leur initiative n’empêche pas les opposants de travailler ensemble. Ils finissent même par proposer leur plan d’action, prenant ainsi l’opinion à témoin de leur volonté de résoudre la crise.
- En 1999, le chef historique met à nu le régime qui veut imposer son candidat. Avec les cinq autres candidats, ils obligent le régime à refaire une autre élection. Celle-ci se tient vers la fin de l’année en vue de plébisciter Bouteflika.
- En 2007, l’initiative des trois (Ait Ahmed, Hamrouche et Mehri) vise à mettre du mouvement dans le statu quo. Les trois proposent alors une feuille de route.
Ce sont donc ses valeurs sures qui font de Hocine Ait Ahmed un homme respecté et de convictions. Cependant, à analyser chacune de ces initiatives, on remarque que l’illustre chef historique ne rejette pas, mais il propose.
Enfin, s’il l’on veut être un tant soit peu à la hauteur de son combat, on devra s’inspirer de son réalisme. Faire la politique comme Hocine Ait Ahmed, c’est placer les intérêts de l’Algérie avant toute autre considération.
Aït Benali Boubekeur








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