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Perte d'un éminent professeur de médecine


Consternés par la perte cruelle de leur ami et collègue, Pr Si Ahmed El-Mahdi, exerçant au CHU Frantz-Fanon de Blida, ses confrères et ses collaborateurs gardent du défunt des souvenirs gravés à jamais. "Le chahid Si Ahmed était mort au front de cette guerre sanitaire, avec son bistouri qui ne l'a jamais quitté. Nous avons perdu un des monuments de la médecine algérienne", nous a-t-on confié hier, parmi l'entourage du défunt Si Ahmed.Des témoignages apportés par ses collègues au CHU Frantz-Fanon et par ses voisins du quartier où il habitait à Blida, l'on retiendra que Pr Si Ahmed était un modèle de dévouement et de sacrifice pour l'Algérie. "Jusqu'à il y a dix jours avant de tomber malade des suites du coronavirus, Pr Si Ahmed, malgré ses 70 ans, continuait à venir au service et à opérer des malades", se rappellera, abattu, Chaffaï Kamel, directeur général du CHU Frantz-Fanon, avant de revenir sur les circonstances de la maladie de Si Ahmed.
"Le professeur avait contracté le virus il y a une dizaine de jours, avant de décider de se confiner à la maison. Il s'était mis au confinement sanitaire chez lui. Son fils, médecin de son état, a continué à s'occuper de lui à la maison jusqu'à vendredi soir, quand l'état de son père s'est dégradé, au point de ne plus pouvoir respirer. Il était dans un état grave. Il avait été évacué en urgence vers l'hôpital en situation de détresse respiratoire. Nous l'avons alors transporté au CHU pour lequel il travaillait depuis 1987.
Les équipes médicales en place avaient fait ce qu'il fallait, avant qu'il ne succombe à la maladie, lundi à 5h du matin", témoignera encore M. Chaffaï. "Malgré ses 70 ans, le défunt continuait à travailler sans relâche. La médecine était pour lui sa deuxième religion. Il vénérait son métier comme quelque chose de sacré", se rappellera M. Chaffaï, très peiné. Abordant les relations qu'il entretenait en dehors de l'hôpital, M. Chaffaï confiera encore, en tant que voisin du défunt : "Pr Si Ahmed était très généreux. C'était une personne affable. Il ne refusait jamais les gens ou les voisins qui le sollicitaient en dehors des heures de service.
Du temps où ma mère était alitée à la maison, il venait tous les jours à 18h30 pour lui changer ses pansements." Pour sa part, Pr Abdelouahab Bengounia, spécialiste en médecine préventive, qui l'avait connu au milieu des années 1970, n'a pas tari d'éloges sur le défunt, avec qui il entretenait une longue amitié : "C'était une personne inégalée sur tous les plans. Je l'ai d'abord découvert en 1975 durant la période de son résidanat à l'hôpital Parnet.
Les liens se sont renforcés plus tard entre nous quand j'avais rejoint l'hôpital de Blida, en 1995. Pr Si Ahmed était à l'époque directeur des activités pédagogiques, avant de prendre la chefferie du service de chirurgie générale."


H. H.


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