Les demandes de placement en hausse
La Journée nationale des handicapés a été une nouvelle fois l?occasion de se rappeler qu?il existe une catégorie de citoyens, dont on se rappelle l?existence au moins une fois l?an. Ce 14 mars, une nouvelle fois, des têtes étrangères « au service » de responsables locaux ou de citoyens curieux sont allés vers les personnes âgées. Des deux sexes, elles ont été casées au foyer pour personnes âgées ou handicapées le plus souvent par leurs propres enfants qui, une fois mariés, ne veulent plus entendre parler d?eux à la maison. Enfoui sous des arbres, comme s?il s?agissait d?éviter de « gêner » ceux du dehors de la cité Plaine Ouest, la structure est vaste. Elle avait été créée en 1986 pour une capacité de 130 lits. Bien avant l?arrivée du nouveau collège de la Direction de l?action sociale et celui chargé de la gestion de ce foyer, il s?était passé beaucoup de choses dans l?illégalité. Ce n?est plus le cas ces deux dernières années. Les 98 pensionnaires qui y sont hébergés entre handicapés moteurs (17), mentaux (30), sensoriels (10) polyhandicapés (7) et autonomes (34) sont mieux encadrés, assistés, suivis. Tant et si bien que des enfants ingrats multiplient les allées et venues dans le but d?y placer leurs parents, à l?exemple de ceux qui l?on déjà fait. Ces derniers oublient de rendre visite à leurs procréateurs ou le font subrepticement comme s?il s?agissait d?une honte. Six de ces parents sont en attente de placement sur demande de leur progéniture. C?est pourquoi les responsables du centre multiplient les actions de sensibilisation à l?effet de dissuader les familles qui seraient tentées d?adopter la même démarche. Selon Mohammed Salah Djeffal, les demandes de placement sont en hausse sensible.Chaque année, une quarantaine de demandes de placement en moyenne est enregistrée par le foyer. le phénomène prend de l?ampleur dans notre pays. Tant et si bien que les pouvoirs publics prévoient à court terme de promulguer une loi interdisant le placement sauf pour certains cas. « Bien que qualifiée de conservatrice particulièrement en matière de préservation de liens familiaux, la wilaya de Ghardaïa est confrontée à ce phénomène de demandes de placement. Cette situation est très significative de la dislocation des valeurs en termes de liens ancestraux », explique M. Djeffal. Confronté à une forte demande, le Foyer pour personnes agées et handicapées de Annaba accueille également des pensionnaires venues d?autres régions limitrophes. Beaucoup de ces pensionnaires revendiquent le droit de passer leurs derniers moments aux côtés de leurs proches. Dix d?entre eux sont décédés en 2006 dans la froideur des murs du foyer, loin de l?affection des leurs. Ils ont été enterrés dans un total anonymat. « En l?absence de toute réclamation du corps par les proches, notre établissement prend en charge les formalités nécessaires. Cette situation entraîne à chaque fois une déprime de la majorité de nos pensionnaires qui redoutent de mourir loin des leurs », a ajouté ce responsable.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 17/03/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : N. Benouaret
Source : www.elwatan.com