Pénurie de réactifs de sérologie

La situation est grave. Depuis plusieurs jours, les différents services du centre hospitalo-universitaire Saâdna-Mohamed-Abdenour de Sétif n'ont pas été approvisionnés en sang par le Centre de wilaya de transfusion sanguine. La raison : le manque de réactifs, ces substances indispensables pour les analyses de sang et sa sécurisation.Dans une note interne portant référence adressée à tous les médecins chefs de service du CHU de Sétif, la responsable du centre de transfusion sanguine révèle un manque de réactifs de sérologie notamment l'anti-HBc pour dépister l'hépatite B, sérum ABO pour la recherche des anticorps sériques et antigènes globulaires et enfin l'anti-D pour prévenir les accidents transfusionnels de type immunologiques comme les accidents hémolytiques par incompatibilité ABO. Autant de produits vitaux pour le fonctionnement de l'ensemble de la chaîne de traitement des grandes pathologies au niveau des structures hospitalières.
Le Centre de wilaya de transfusion sanguine ou banque de sang a pour vocation de recueillir tous les dons de sang sur toute l'étendue de la wilaya de Sétif. À l'aide de divers réactifs, ce centre procède à des analyses spécifiques pour déterminer si oui ou non le sang recueilli est utilisable, traitable ou s'il est contaminé. Dans le dernier cas, on procède à la destruction pure et simple du sang. Mais depuis plusieurs jours et par manque de réactifs devant permettre d'analyser le sang avant toute transfusion, ce dernier n'est plus analysé.
Dans sa note interne, le Dr Nabila Abbassen, médecin chef du centre de transfusion sanguine, avertit ses confrères qu'à cause de cette crise d'intrants et de réactifs « la poche de sang ne peut être livrée sans ce paramètre (non analysée) sauf pour une urgence vitale avec une décharge signée par le prescripteur de cette transfusion ».
Une manière de dégager la responsabilité de la banque de sang et de l'endosser aux médecins chefs de service en cas de problème. Depuis, les médecins refusent de commander le sang de peur d'être rendus responsables en cas d'accident. Conséquence : les services de médecine du CHU sont en rupture de stock et des patients en manque de ce liquide vital. En plus de mettre la vie des personnes en danger, il y a également un gros risque de péremption pour ce sang non testé.
Imed Sellami