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Peines de prison ferme contre les trois caissiers


L'affaire du détournement de fonds de la Société de l'eau et de l'assainissement Tarf et Annaba (Seata) a connu son épilogue tard en fin d'après-midi de ce mardi passé avec un verdict sévère à l'encontre des 21 mis en cause dont les deux anciens directeurs généraux et plusieurs cadres.La présidente du tribunal correctionnel de Annaba a, en effet, prononcé cinq années de prison ferme avec mise sous mandat de dépôt immédiate à l'encontre des 2 caissières et la cheffe de département informatique à l'agence de la Ménadia et 3 années de prison à l'encontre du directeur commercial. Il a été retenu, le détournement de fonds, la mauvaise gestion des finances de la société et la non- dénonciation en temps opportun des malversations à l'origine du préjudice financier commis à la recette de cette agence. Seize autres cadres dont les deux anciens DG ont tous été condamnés à 6 mois de prison ferme au motif de mauvaise gestion. Seul l'auditeur, qui avait présenté à la justice des correspondances dont lesquelles il faisait état de ses suspicions quant à la mauvaise gestion comptable de la caisse de la Ménadia, a été acquitté. L'affaire avait éclaté en 2013 avec la découverte par le directeur commercial d'une différence de 15 milliards cts entre les montants des factures présentées et les recettes enregistrées. Le détournement avait été commis au lendemain du départ du partenaire allemand Gelsenwasser début 2011. Une gestion en roue libre de l'entreprise s'en était suivie. Le 15 août 2014, l'enquête judiciaire devait aboutir à l'intervention de trois experts désignés par le juge d'instruction près le tribunal de Annaba. Trente jours après, ces derniers avaient conclu au préjudice financier dont a été victime la Seata dès 2011. Depuis, sans cesse soumise à des perturbations générées par une gestion anachronique des affaires, la Seata a périclité. La situation avait été aggravée par un effectif pléthorique dont des jeunes compétences vouées à la marginalisation. Elle a atteint le fond au point d'imposer sa dissolution par le ministère de tutelle. C'est donc pour mieux appréhender la question de la maîtrise du système informatique de gestion de la facturation et des recettes que les trois experts avaient été désignés par le magistrat instructeur. L'enquête judiciaire a permis de situer avec exactitude le niveau d'implication des deux anciens DG qui s'étaient succédé et dix-neuf de leurs proches collaborateurs cités dans l'instruction du dossier. Ce procès devrait être suivi prochainement par un autre. Et pour cause, à ce détournement s'ajoute celui des 4 000 compteurs d'eau acquis à l'importation ayant disparu des stocks. Une importante quantité avait été clandestinement exportée vers le marché tunisien, conséquence d'autres pratiques préjudiciables à la gestion de l'entreprise. La dissolution de la Seata avait entraîné la réintégration de l'ensemble des activités distribution eau potable et assainissement, du patrimoine mobilier et immobilier ainsi que plus de 2 500 salariés dans le giron de l'Algérienne des eaux (ADE) Annaba. Ce qui avait imposé au Trésor public algérien d'engager une enveloppe financière de 750 millions de dinars. L'affaire a connu de multiples rebondissements dont celui toujours en suspens, des anomalies enregistrées dans la gestion des fonds des ?uvres sociales. Il reste néanmoins que les trois experts s'intéresseront plus particulièrement à celle de la direction commerciale. Sous le couvert d'une gestion souple et efficace, cette dernière structure a confié une part essentielle de ses prérogatives à des sous ordres. Cette démarche semble avoir été pour beaucoup dans la mauvaise gestion des finances, du patrimoine mobilier, immobilier et du fonds des ?uvres sociales de l'entreprise et pour également, promouvoir à des postes de responsabilité parents et proches de décideurs. Le 6 février 2015, les effectifs de la Seata avait été informés de la dissolution de leur société. Le choc avait été d'autant plus fort que des voix s'étaient élevées pour exiger des explications et des sanctions. Les investigations menées par la police économique et financière font apparaître l'affaire Seata comme un véritable scandale économique avec des ramifications insoupçonnées. Pour l'heure, la Seata redevenue Algérienne des eaux (ADE), est confrontée presque quotidiennement à des éclatements de grosses conduites (600 et 800), fortes perturbations d'alimentation en eau potable des populations notamment celles de Annaba et El-Bouni et à un important retard dans le paiement de ses cotisations pour la couverture sociale de ses 2 500 agents et cadres.




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