Algérie - Revue de Presse


PÉCHÉ ET REPENTIR La liaison décrite entre la foi et l’action ne signifie pas que la première implique l’infaillibilité. Le croyant pourrait bien pécher. Cependant, son péché ou sa faute, n’entraînera pas son exclusion de la religion. Il nous faut analyser les éléments constituant ce sujet. Les fautes s’amenuisent lorsque la foi est solide, et les actes d’obéissance et l’observance des prescriptions divines sont continus. Les mauvaises actions, qui pourraient être commises, seraient étranges à l’individu, et comparables en cela à l’exception par rapport à la règle.La nature de la faute émanant d’une telle personne revêt un caractère particulier, car elle n’est ni intentionnelle, ni permanente, et n’est en aucun cas source de satisfaction. Le cas de cette personne ressemble à celui d’un piéton qui, absorbé par la réflexion à ses projets, met accidentellement son pied dans un nid de poule ou glisse sur une épluchure et tombe, après avoir essayé vainement de se maintenir en équilibre. Il se relève tout embarrassé, irrité et couvert de honte. Le croyant peut connaître une épreuve similaire : il entame une action, non digne de lui, qu’il abandonne, profondément attristé et désolé, aussitôt qu’il s’en rend compte. Les mauvaises actions ne marquent pas de leur sceau la conduite du croyant, comme elles ne portent pas atteinte à sa personnalité. Ceci est de l’ordre de «à tout cheval, une chute et à tout puissant vigoureux, une faiblesse». Puisque la nature de l’homme est à double composantes, l’une céleste et l’autre terrestre, son comportement décèle les effets de ce mélange. Il n’est pas étonnant que cette nature tende par moments vers le terrestre. D’où l’extension du pardon divin pour englober ce genre de défaillances. «Ceux qui évitent les graves péchés et les infamies flagrantes, à part quelques fautes vénielles. En vérité, ton Seigneur est si largement indulgent» (L’Étoile, 32). Le poète a dit dans ce sens : «L’individu est condamné à s’enfoncer parfois dans un bourbier». Dans sa vie vers son Maître, l’homme, tout en s’acquittant de ses devoirs et en cherchant la satisfaction divine, connaît -comme on l’a déjà mentionné- des déboires. La douleur accompagnant ces fautes légères, l’inattention les précédant et l’étonnement leur faisant suite allègent le poids de leur répercussion, et lavent leur souillure. L’écho de ces défaillances et l’empressement de leur responsable à les réparer, en priant Dieu de les lui pardonner, lui suffisent comme châtiment !» C’est dans des cas similaires qu’on invoque la parole du Tout-Puissant lorsqu’Il dit : «Celui qui apporta le message de vérité et ceux qui y crurent, ceux-là en vérité, sont les pieux par excellence. Tous leurs chers désirs seront comblés par leur Seigneur ; juste rémunération des vertueux» (Les Groupes, 33-34). «Ceux qui auront cru et pratiqué le bien, Nous les absoudrons de leurs péchés et les rétribuerons selon leurs œuvres les meilleures» (L’Araignée, 7). Les intéressés par l’éducation de l’âme et son renforcement n’aiment pas s’attarder sur ce genre de fautes passagères. Leur préoccupation est d’aider le défaillant à se relever, à poursuivre sa voie et à s’acquitter de ses devoirs, enthousiasmé comme il l’était, si ce n’est davantage. La négligence, qu’ils manifestent à l’égard de ces fautes, ne provient pas de ce qu’elles sont futiles, mais elle est motivée par le désir de délivrer le pécheur de leurs effets, de le libérer de leur fardeau et de l’empêcher de récidiver et de s’y attacher. Car, c’est là le pire des risques contre lequel la loi divine nous avertit en premier lieu. Le hadith suivant est invoqué dans des situations pareilles. Le Prophète, que la Paix et le Salut de Dieu soient sur lui, rapporte de son Dieu. le Tout-Puissant ceci : «Un homme ayant commis une faute s’écria : «Seigneur, j’ai commis un péché, pardonne-moi». - «Puisque, répondit le Seigneur, mon serviteur sait qu’il a un Maître Qui pardonne les fautes et Qui les punit, Je lui pardonne». Après être resté (en cet état) le temps que Dieu voulut, cet homme commit une nouvelle faute. - «Seigneur, s’écria-t-il, j’ai commis une nouvelle faute, pardonne-la moi.» - Puisque répondit le Seigneur, cet homme sait qu’il a un Maître Qui pardonne les fautes et Qui les punit, Je lui pardonne». L’homme commit de nouveau une nouvelle faute. Il demanda pardon à Dieu. - «Puisque, répondit le Seigneur, cet homme sait qu’il a un Maître Qui pardonne les fautes et Qui les punit, Je lui pardonne pour la troisième fois. Qu’il fasse ce qu’il voudra». Ce genre de hadiths permet le repentir aux défaillants dont nous avons parlé. Son but est d’inciter les gens aux bonnes actions, de les éloigner du cercle vicieux du péché, malgré leurs actes et de rehausser leurs âmes chaque fois que Satan les atteint. Il ne signifie nullement la sous-estimation des péchés et des mauvaises actions, ni l’encouragement des incrédules à commettre des délits et à se livrer aux interdits, comme le croient les impudents. La conception de ces derniers contredit la vérité du message divin, et méconnaît insolemment les milliers de hadiths menaçant les pécheurs. Cheikh Mohamed El Ghazali


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