Algérie - Guenzet

PATRIMOINE, Sétif, LA Zaouïa Si Mohand Oukari de Guenzet : Beni Yala, berceau de l’islamité



PATRIMOINE, Sétif, LA Zaouïa Si Mohand Oukari de Guenzet : Beni Yala, berceau de l’islamité
Au pays des Ath Yala, chaque route et sentiers sinueux vous rappellent le parcours d’hommes et de femmes qui ont fait la gloire de ces montagnes depuis la nuit des temps et fait que Guenzet soit alors ce vaste creuset du mouvement national, fief de la glorieuse révolution de Novembre, se fondant depuis des siècles dans l’histoire d’une région qui a enfanté bien des savants et moudjahidine de renom. Si dans ce contexte Arezki Kehal restera à jamais gravé dans le parcours du mouvement national, cheikh Hanèche Said de Issoumer ou Cheikh Said Salhi, cheikh el Hachemi Belhadj Tayeb pour ne citer que ceux- là, sont le pur produit de cette région qui a donné naissance depuis des lustres à de nombreux Oulemas, forgés au cœur de cette école qui fait encore la fierté des Algériens, ce pan de patrimoine cultuel musulman et culturel que cheikh Mohand Oukari a édifié voila déjà depuis 4 siècles pour que le pays des Beni Yala soit le berceau de l’islamité. Comment sinon en ce mois du Coran, ne pas faire immersion dans ce merveilleux monde d’un autre temps, exemple révélateur des prouesses de nos aînés, alors que Cheikh Mohand Oukari édifiait en 1680 cette Zaouia, haut lieu du savoir et de la connaissance mais aussi à toutes ces valeurs humaines, valeurs hautement distinguées dans leur dimension de l’adoration et de la réconciliation. C’est au regretté Abdelwahab Hamouda, tout d’humilité dans son savoir débordant, sa disponibilité sans faille, son sourire cachant des valeurs immortelles des gens des Beni Yala que je découvris un jour, alors que Sétif accueillait le séminaire sur la pensée islamique en présence du Cheikh Mohamed el Ghazali, El Garadhaoui et El Bouti, que le mérite revient de m’avoir conduit à travers le temps et les siècles à Djamaâ Oukari, cette Zaouia qui m’impressionnait déjà par le génie de sa construction et toutes ces valeurs qu’elle continuait de drainer au témoignage indélébile d‘étudiants venus de différentes contrées et que j’ai rencontrés. Dans le sillage du profane que j’étais, ma plume s’immobilisant face aux multiples secrets de bien des générations de ces contrées lointaines, un autre enfant de la région, Messemene Salah, traitant alors en Novembre 1967, à Grenoble, des Ait Yala, une région rurale traditionnelle du Tell algérien, écrivait comme pour mettre en exergue ce merveilleux patrimoine que chaque village a sa mosquée, c’est naturellement l’édifice le plus important tant par sa grandeur que par son architecture. Autant de valeurs ancestrales inspirées à coup sûr de Djamaâ Oukari qui a de tous temps été et reste encore un centre de rayonnement, autant par la pensée qu’il véhicule que l’action qu’il développe vers le droit chemin. C’est là autant de convictions qui animaient Si M’hand Oukari, ven, dit-on, de la lointaine Saguia el Hamra et se dirigea, savoir et connaissance comme seuls bagages, vers le pays des Zouaoua. C’est ainsi qu’il décide de s’installer sur les hauteurs de Ath Yala accompagné de ses frères Abderahmane, Touati, Bouabdalah et Hussein, sera-t-il souligné lors de l’imposant colloque national qui avait regroupé à Guenzet d’éminents spécialistes autour du thème important inhérent aux manuscrit arabes dans la région de Zouaoua. C’est alors que Sidi Mohand Oukarri élit logis à Loughnag avant de plier bagages et prendre le chemin de Tala Soust, un endroit bien plus élevé, en vue certainement de se consacrer à la méditation et où il décide de construire cette école en y mettant l’art et la manière de son temps et permettre ainsi à de nombreux savants d’aller à la conquête du terrain. Une zaouia qui résista aux aléas du temps, à la catastrophe qui a frappé l’Algérie en 1865-1866 et sera même sérieusement impactée par les actes barbares du colonialisme avide d’obscurantisme. Connue sous le nom de Djammaâ Oukari, elle se releva de ses séquelles pansées, très vite, par la richesse de ce patrimoine pour vaquer de nouveau à la noble mission qui fut la sienne, aidé en cela par des institutions et les citoyens. Djamaâ Si Mhand Oukari, qui porte encore le cœur sur une main tendue à tous ces étudiants qui viennent de différents coins du pays, est aussi ce creuset de la révolution, lieu de rencontres des moudjahidine, fierté des populations des 22 villages de Guenzet et Ait Yala.
F. Z.
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