Algérie - Manuscrits et Khizanas (bibliothèques)

Patrimoine Algérie : Un manuscrit de l’Émir Abdelkader mis en vente aux enchères, la transaction annulée




Patrimoine Algérie : Un manuscrit de l’Émir Abdelkader mis en vente aux enchères, la transaction annulée
Grâce à la Mobilisation de la diaspora, la vente a été annulée. Il s'agit d'un ouvrage de jurisprudence de l'École Chafiïte rédigé en 1620 par El Hadi Abou Sourour El Abadi.
Suite à la mise aux enchères de ce manuscrit, les Algériens se sont mobilisés pour éviter cette vente, notamment la diaspora. Certains se sont munis de leurs réseaux sociaux afin d’exprimer leurs mécontentements, affichant leurs désarrois, qualifiant ce vol de “réel vol du patrimoine Algérien”. D’autres sont carrément passés à l’action et ont lancé une cagnotte en ligne pour “racheter” ce même manuscrit.
Pour le plus grand bonheur des Algériens, cette vente serait annulée. Me Jack-Philippe Ruellan a déclaré que grâce à la mobilisation des Algériens de France, le manuscrit Islamique appartenant à l’Émir Abdelkader avait été retiré des enchères. Il a également ajouté qu’il veillerait à ce que cet ouvrage soit remis au consulat de Nantes pour qu’il finisse dans un musée en Algérie.
La restitution des documents historiques à l’Algérie a été un sujet de longue date entre l’ancienne France coloniale et l’Algérie. De nombreux biens culturels et documents historiques ont été retirés souvent en toute illégalité pour être collectionnés ou vendus.
Il s'agit d'un ouvrage de jurisprudence de l'École Chafiïte rédigé en 1620 par El Hadi Abou Sourour El Abadi. Un manuscrit en langue arabe datant de 1659 et appartenant à El Hadi Abou As-Sourour Ben Abderrahmane Al Abadi Ash-Shafi3i est mis en vente aux enchères en ligne sur un site français. L’ouvrage de jurisprudence islamique intitulé «Ousoul Al Fiqh».
Ce manuscrit provient d'un pillage dans une razzia française effectuée au mois de juin 1842 et il été emmené en France au mois suivant par un certain lieutenant Blanry.
Une recherche assez sommaire permet de localiser cette razzia. Elle a eu lieu probablement dans la région de Tissemsilt et du Nord Sersou.
Le journal "Le Moniteur Algérien" rapporte dans son édition du 5 juillet 1842 qu'une colonne expéditionnaire française, sous le commandement du général Changarnier avait attaqué quelques jours auparavant une tribu en transhumance dans cette zone.
Dans son rapport au maréchal Bugeaud repris par le journal, le général français indique que son attaque a fait 50 morts parmi la population de la tribu et qu'il garde 3000 prisonniers (hommes, femmes et enfants).
Le Moniteur Algérien précise que "cette opération a été suivie de la plus énorme ghazia qui a été faite : 15 000 chameaux, 300 chevaux et mulets, 15 000 à 16 000 têtes de bétail." Il indique aussi que "toutes les bêtes de somme étaient chargées d'une grande quantité de butin."
Ces feuillets incomplets, rescapés des flammes, ils sont le seul vestige qu'il reste d'une tragédie muette et d'un drame recouvert par l'oubli.
Quelles spécificités ?
Il s’agit d’un manuscrit en arabe, partiellement incomplet, rédigé sur du papier avec 37 lignes de texte par page en encre brune, avec quelques termes écrits en encre rouge. Le colophon, situé à la dernière page, est constitué de deux lignes obliques rouges formant un triangle, et comporte le nom de l’auteur El Hadi Abou As-Sourour Ben Abderrahmane Al Abadi Ash-Shafi3i du Caire, ainsi que la date de rédaction de l’ouvrage au mois de Chawal 1029 / août 1620. Le nom du copiste, Mohammed Ben Mohammad Ben Qacim Ben Issa Ben Mohammad Ben Daoud Al Gharibin Al Hadi, ainsi que la date de copie du manuscrit, le 20 Safar 1070 (6 novembre 1659) sont également présents quelques lignes plus bas.
Le manuscrit est accompagné d’une note en français, calligraphiée à l’encre, qui précise que le manuscrit a été pris sur les Arabes alliés du Sultan Abdelkader, ennemi des Français, lors d’une Razzia en Algérie le 15 juin 1862.
Il a été ramené en France en août 1842 par le lieutenant Blanry, un officier de l’armée d’Afrique, qui l’a ensuite donné à Paris le 29 août 1842. Un folio détaché du manuscrit indique également en français que le général Blanry, venant d’Afrique, a donné le manuscrit à son frère, le capitaine Blanry à Alger en 1842.
Les dimensions du manuscrit sont de 30,6 x 22,5 cm. En ce qui concerne son état, le manuscrit est incomplet, présente des mouillures, des traces de combustion, des pliures, des déchirures et des tâches. Il manque également sa reliure. Selon la tradition, ce manuscrit provient de la collection du lieutenant Blanry, officier de l’armée d’Afrique.

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