Algérie - A la une

Pâté de campagne (6) Kidnappings en série



On l'appelle le cellulaire, ce n'est pas un téléphone mais un camion blanc, qui se gare et annonce aux manifestants la prison, souvent pour un délit qui n'existe pas. C'est ainsi que 140 personnes ont été incarcérées, pour la plupart des jeunes qui n'ont que leur énergie comme défaut, arrêtées lors de rassemblements pourtant autorisés par la Constitution.Car les rafles se poursuivent, avec une inflation des chiffres inversement proportionnelle à l'indice de développement, fait inédit dans les annales, à part peut-être dans les années 1990 où des cohortes ont atterri dans les camps du Sud. Ou les rafles d'Ouyahia dans les milieux économiques, où la majorité s'en est sortie avec des dossiers vides après des mois ou des années d'incarcération.
Sans aucun mot d'excuse ni réparation autre que l'incarcération, plus tard, d'Ouyahia lui-même. Seule bonne nouvelle, l'étudiante Yasmine Dahmani a été libérée, condamnée à deux mois de prison après avoir passé deux mois de prison. Logique judiciaire qui veut que la peine soit égale à celle de la préventive, pour ne rien devoir aux prisonniers, sans rapport direct avec le délit.
Il n'y aura pas non plus de regrets ou de mots d'excuse pour elle, même si cette tache dans l'histoire du pays ressortira dans quelques mois ou années comme l'exemple de ce qu'il ne fallait pas faire. La question du jour est qui organise ce qui ressemble à des enlèvements d'Etat contre rançon, dans ce cas pour qu'en échange plus personne ne manifeste ' Des forces occultes extraconstitutionnelles.
En tout cas, l'information principale est qu'après les condamnations de jeunes à Adrar, le père de l'un d'eux a interpellé les candidats qui ont cru bon venir dans la région pour l'intercession des saints avec les mondes parallèles : «Vous êtes venus à Adrar et à cause de vous, nos enfants sont en prison, pourquoi n'êtes-vous pas restés chez vous '» Ce qui rappelle Bouteflika : «Si ne je suis pas élu massivement, je rentre chez moi.» C'est ce qu'il a fait.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)