Algérie - Revue de Presse

Parution- Un juif pour l?Islam




Le soleil d?Allah Le fondateur et idéologue du Pakistan porte deux noms : Leopold Weiss et Muhammed Asad. Né de confession juive, il a choisi l?Islam à 26 ans. Son parcours est fascinant, sa quête initiatique captivante. A l?ONU, il s?occupait de la décolonisation du Maghreb. Philosophe, ministre, mais aussi homme engagé. Etrange destin que celui de Leopold Weiss devenu à 26 ans Muhammed Asad. Né en 1900 à Lemberg, ville des confins orientaux de l?empire austro-hongrois, dans une famille héritière d?une longue tradition juive, le jeune journaliste de Frankfürter Zeitung se convertit à l?Islam et part au Moyen-Orient où il passe de longues années avant de rejoindre l?Inde. Il y sera interné, lors de la Seconde Guerre mondiale, comme ennemi autrichien. Dès la fin de la guerre, il s?engagera dans l?aventure de la fondation du Pakistan, pays dont il sera l?idéologue, ministre et représentant aux Nations unies dans les années 1950. Le jeune juif de Vienne devient la tête pensante du Pakistan. Ses nombreux écrits donneront à ce pays une identité qui lui manquait avant son accession à l?indépendance, notamment sur le plan spirituel. Le parcours initiatique et politique de Leopold Weiss -Muhammed Asad-est des plus captivants. Qui est cet homme ? Les réponses sont nombreuses, quelque fois mythiques. « J?ai envie d?aller plus loin, de chercher par quels étranges chemins on passe des dynasties rabbiniques des confins de l?Europe aux franges fondamentalistes du monde musulman. Très vite, je comprends que le folklore est accessoire. L?homme et sa quête sont fascinants, hors du commun. Une personnalité aux multiples facettes tisse l?écheveau d?une histoire qui croise l?Histoire », note sa biographe, Florence Heymann. Aux Nations unies, Muhammed Asad s?intéressait tout particulièrement au processus de décolonisation de l?Algérie, du Maroc et de la Tunisie. Philosophe, proche des fondamentalistes, il sera l?un des premiers musulmans à vouloir doter l?Etat d?un appareil théocratique. Aujourd?hui encore, l?Etat pakistanais fonctionne selon la structure imaginée par Muhammed Asad. Longtemps honni en Israël, où il était qualifié d?apostat juif, le Mossad a voulu l?acheter lorsqu?il était représentant du Pakistan à l?ONU. Peine perdue. Après son retour à Islamabad, le diplomate délaisse la politique, après des pressions de ses adversaires, pour renouer avec l?écriture. Il était lassé par les régimes qui se sont succédé au Moyen-Orient. Il s?installe à Grenade en Andalousie jusqu?à sa mort en 1992. Le parcours de Muhammed Asad n?arrête pas d?interroger les relations Islam/Occident, Islam-modernité. On n?y trouve pas de réponses prêtes à digérer, mais au contraire de nombreux questionnements sur les occasions ratées, sur l?histoire contemporaine. Un juif pour l?Islam /Florence Heymann, Stock.

Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)