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Parution
De Zoulikha Bekaddour aux éditions Koukou, novembre 2014C'est un cri du c?ur, un cri de révolte que ce livre de Zoulikha Bekaddour, moudjahida, paru aux éditions Koukou, qui, à travers un récit autobiographique, retrace les différentes étapes de son combat. Zoulikha a essayé de ne pas trahir la vérité sans fioritures et sans en rajouter. «Plus qu'un récit, ce livre est un réquisitoire contre celles et ceux qui, sans état d'âme, n'entendent ni le langage du c?ur ni celui de la raison», écrit-elle dans ce livre, agrémenté d'un «poème de prison» de Zhor Zerrari et introduit par son amie Khaoula Taleb Ibrahimi, professeur de sciences du langage à l'université d'Alger.Cet ouvrage de près de 250 pages se lit d'un trait, truffé de faits méconnus et parfois croustillants. De la prise de conscience, pendant sa jeunesse à Tiaret où elle est née en 1934 à son engagement politique alors qu'elle était encore lycéenne, Zoulikha nous conte ses militances au sein de l'Ugema à l'université d'Alger où elle entamait sa propédeutique en lettres en 1955. C'est là qu'elle fit la connaissance d'illustres hommes comme Amara Rachid, André Mandouze, Maurice Audin et bien d'autres.L'auteur évoque la grève des étudiants le 19 Mai 1956, sa clandestinité à Oran et son arrestation avec Jacqueline Orengo, qui deviendra l'épouse de Ali Tadjer, responsable des SMA. Le 17 novembre 1956, Zoulikha est incarcérée au lendemain de l'arrestation d'El Hadj Benalla à la prison centrale d'Oran. Elle est condamnée en mars 1957 avec Eveline. Elle écope de 10 ans de privation de droits civiques et est assignée plus tard à résidence surveillée. Zoulikha est expulsée à Versailles en 1960 et exilée à Tunis.Là, le GPRA la délègue en tant que missionnaire à Budapest et à Baghdad. A l'indépendance, après moult pérégrinations dans l'ouest du pays, elle exerce en qualité de conservatrice en chef à la bibliothèque universitaire. Mais elle est inexplicablement «remerciée» en 1986 par le ministre de l'Enseignement supérieur de l'époque. Elle considère cette décision injuste et arbitraire. Zoulikha confesse qu'àprès les rêves de lendemains qui chantent l'Algérie a été «desillusionnée» avec le fiasco de l'arabisation et l'espoir brisé d'Octobre 1988.Déjà au début de son témoignage, Zoulikha avait donné le ton : «Je n'ai aucun penchant pour les poncifs, mais je ne peux m'empêcher de dénoncer la mascarade du dictateur austère en mal d'identité qui a usurpé les noms de deux saints d'Oran et de Tlemcen.» D'autres amabilités de ce genre sont contenues dans ce livre, par ailleurs bien illustré par des photos d'époque, parfois inédites, de Nacima Hablal, de Benalla, du Dr Nekache, du colonel Lotfi... A lire, curieux ne pas s'abstenir. Le livre est disponible au SILA.


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