Algérie

Partenariat Russie-OTAN : Le grand bond



Mais tout cela pour dire et faire quoi ' C’est ce rapport que les deux parties esquissent depuis longtemps avec, il est vrai, une certaine distance et aussi des rôles à répartir, la Russie discutant et négociant directement avec les Etats-Unis, notamment en ce qui concerne les armements stratégiques. Partant de ces considérations, le rapprochement en question pourrait supposer un certain nombre de garanties, en quelque sorte savoir qui fait quoi et avec qui, et qui, en dernier ressort, en est au moins l’inspirateur, pour la simple raison qu’il faut bien un leader, là où visiblement, il n’y a pas de numéro deux. Ces réponses-là, la Russie les a obtenues hier. La qualité de partenaire lui est ainsi pleinement reconnue. Son implication dans la mise en place du bouclier antimissile en est la consécration. Et enfin l’OTAN ralentit son extension géographique, avec au moins l’ajournement des adhésions de l’Ukraine et de la Géorgie. Exactement ce que demandait la Russie. Les semaines qui ont précédé la rencontre d’hier, tenue en marge du 24e sommet de l’OTAN, ont été, effectivement, marquées par une certaine fébrilité, avant qu’elle ne retombe dès l’annonce de la présence du président russe au sommet avec l’OTAN. Chaque partie, a-t-on constaté, entendait marquer son territoire, sans toutefois exclure des rapports assez denses pour peu, disent les Russes, que les choses soient claires. Ou à l’inverse, comme le disent les Européens, que les Russes comprennent que la guerre froide est vraiment terminée. Mais il faut dire que sur ce terrain, les Américains ont précédé les Européens. Ce qui semble déjà le cas, puisqu’un pas – rien qu’un seul – a été franchi même s’il ne suppose aucune suite. En effet, et après l’avoir refusé, la Russie a déclaré être prête à discuter du bouclier antimissile de l’OTAN, mais elle doit être partie prenante au projet. «Le plus important pour nous c’est d’abord de définir ce que sont les vrais dangers pour l’Europe. Et deuxièmement, c’est de voir la Russie traitée sur un pied d’égalité comme participant» au projet, a affirmé le ministre russe de la Défense. Pour sa part, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, estimait que l’avenir des relations entre la Russie et l’OTAN dépend de la manière avec laquelle la nouvelle stratégie de l’Alliance s’accordera avec le droit international. Tous les pays euro-atlantiques doivent obtenir des garanties judiciaires similaires en matière de sécurité, a-t-il indiqué. Le sommet d’hier ne pouvait pas répondre à toutes les questions. Il pouvait tout juste en prendre connaissance, et surtout renforcer le courant d’échange, et la bonne disposition des deux parties à se parler sans la moindre entrave. Ce qui a été fait, en attendant mieux, voire plus. Mais quoi au juste du moment que le bouclier antimissile se fera en partenariat, ce qui laisse supposer qu’il y a accord préalable sur le principe même d’un tel déploiement. Autant dire que beaucoup de réponses ont été apportées aux questions posées par les Russes. «Nous voulons comprendre qui nous sommes, les uns pour les autres, adversaires, concurrents, partenaires ou alliés '» demandait son ambassadeur auprès de l’OTAN.Dans ce flot de déclarations, un haut responsable russe a, par ses propos, situé les termes de ce débat en déclarant que «non seulement la Russie n’est pas non plus prête à solliciter son adhésion (à l’OTAN), mais qu’elle a déjà mis en place son propre système commun de sécurité avec ses alliés» dans le cadre de l’Organisation du traité de sécurité collective, OTSC, (Arménie, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Russie et Tadjikistan). Il a fallu aussi vaincre les réticences de certains pays européens. L’on ne manque toutefois pas de se demander si cela est clair, et surtout accepté par tous. Il reste que les deux parties ont fait franchir à leurs relations un grand bond. De quelle manière et sous quelles formes se traduira cette nouvelle relation '



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