Algérie

Parkings fictifs, vraie anarchie


Qui a dit que la ville de Constantine souffrait d'un manque d'espace réservé au stationnement des véhicules? Le dilemme est en effet ahurissant, car là où vous stoppez votre véhicule, vous verrez surgir une personne, généralement un jeune muni d'un gourdin, s'auto-proclamant gardien de parking. Gardien «fictif» d'un parking tout autant «fictif». Une pratique qui provoque le courroux des automobilistes, obligés à chaque coin de rue de débourser 20 dinars pour garer un instant le véhicule. Le moindre espace public est exploité pour servir de parking informel, près des marchés, des cimetières, ou encore les trottoirs des rues et des ruelles de la ville, mettant à mal cette hypothèse de crise ou de déficit, dont souffre la ville en matière d'aires réservées au stationnement des véhicules.

Le directeur du patrimoine de l'APC de Constantine affirme, à ce propos, que «les services concernés ont recensé pas moins de 166 parkings informels utilisés à travers la commune». C'est énorme comme chiffre pour une ville réputée pour ses espaces exigus, et par-delà le manque d'espace réservé aux parkings.

 Notre interlocuteur soutiendra que «des enquêtes sont actuellement menées par les services de sécurité pour déterminer les lieux qui peuvent, réellement, être exploités en tant que parkings sans gêner la circulation des voitures et des piétons». Les personnes qui, au demeurant, gèrent dans l'informel ces espaces de stationnement ont été convoquées par les services compétents pour les besoins d'une enquête administrative afin de les fixer dans leur travail d'une façon officielle, avec identification et dotation de badges, astreints à un périmètre donné. Cependant, on relève que plusieurs gardiens exerçant dans l'informel n'ont pas daigné se prêter aux dispositions de cette enquête administrative, refusant de répondre aux convocations, ou ne se reconnaissant plus comme gardien «informel». La raison qui aurait poussé ces derniers à se débiner face aux enquêtes administratives serait, selon les propos du directeur du patrimoine communal, «liée au gain énorme généré par l'exercice de cette fonction dans l'anarchie, sans obligation aucune vis-à-vis des services communaux qui ne manqueraient pas de prélever des taxes par le biais du bail de location, au cas où les lieux servant de parkings sauvages, seraient réglementés».


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