Algérie

Paris et Alger en dissonance sur le dossier libyen




Paris et Alger en dissonance sur le dossier libyen
A priori, toute initiative internationale consacrée à faciliter la réconciliation entre les factions libyennes qui se disputent le pouvoir est à saluer et ses promoteurs à encourager dans leurs efforts.Celle de la France, qui s'est proposée de réunir à Paris les factions libyennes en présence de l'Egypte, de la Turquie, des Emirats arabes unis et du Qatar, provoque néanmoins questionnement et suspicion sur les considérations qui ont conduit l'Elysée et la diplomatie française à organiser une telle rencontre. De la réunion de Paris sont apparemment exclus les pays du «groupe des voisins» de la Libye dont fait partie l'Algérie, et qui s'est constitué pour contribuer à aider les parties en conflit en Libye à aplanir leurs différends et à s'entendre sur une solution à la crise que vit leur pays en dehors de toute immixtion ou ingérence étrangères. Il est su de tous qu'en concertation avec les autres pays du groupe, l'Algérie ?uvre discrètement et non sans quelque efficacité à rapprocher les parties libyennes en conflit. L'ONU qui de son côté mène une médiation dans le même sens reconnaît que les efforts de l'Algérie ont facilité la tâche à ses représentants et leur est de précieux conseil sur la démarche à adopter pour leur mission.En lançant son initiative, Paris semble estimer que la médiation onusienne et les efforts de l'Algérie ne sont pas de nature à faire avancer la recherche d'une solution à la question libyenne et à opter pour se substituer en tant que «facilitateur» entre les factions antagonistes. L'Algérie est en droit de ne pas apprécier que Paris s'arroge ce rôle. Nul n'ignore à Alger que la France qui s'est arrogée le même rôle sur le dossier sahélien s'est ingéniée sourdement et souterrainement à contrer toutes les tentatives algériennes visant à la mise en place par les pays de la région dont l'Algérie de cadres où se discuterait ce qui a trait à leur coopération et les mécanismes par lesquels rendre opérationnelles les décisions à prendre pour répondre aux défis auxquels ils sont confrontés. Dans l'affaire libyenne l'on est en droit de voir dans l'initiative de Paris comme une tentative française de rééditer à l'égard de l'Algérie le remake de ce qui a été entrepris contre elle sur la question du Sahel. Officiellement pourtant, les autorités françaises n'expriment que louanges et satisfecit à l'endroit de l'Algérie sur ses positions et ses efforts concernant tant la crise du Sahel que celle de la Libye.Dans la réalité, Paris s'oppose à l'influence dont l'Algérie dispose auprès des pays de la zone sahélienne que la France considère comme son «pré carré» africain et auprès des parties en conflit en Libye, pays que la France cherche à faire basculer dans son orbe pour d'évidentes et mercantiles considérations.Entre Paris et Alger il n'y a pas comme prétendu convergence sur la vision du conflit libyen et sur la solution pour le régler. Celle de Paris découle de ses intérêts que la France veut conserver et consolider en Libye. Celle de l'Algérie se base sur sa conviction que la seule contribution à la résolution du conflit dans ce pays est de convaincre les parties libyennes qu'elles sont seules juges de ce qu'elles veulent pour leur nation et condamnées à dialoguer pour élaborer une solution libyenne ne devant rien aux conseils intéressés de ceux qui ont contribué par leur ingérence à les plonger dans le chaos et la division.

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