Par monts et par vaux

Chaussant les bottes de sept lieues, le Premier ministre sillonne le pays comme aucun avant lui ne l'a fait. C'est vrai qu'il arrive avec la fin d'un troisième mandat d'un Président qui a jeté le gant depuis longtemps, mais qui tenait à ces visites sur le terrain comme à la prunelle de ses yeux. Ayant hérité de cette prérogative, Abdelmalek Sellal est par monts et par vaux, donnant son temps sans compter à aller partout, plus pour calmer les esprits que pour prendre le pouls de la région.Et chaque sortie constitue, pour n'égratigner la Constitution, notamment en son article 83, un Conseil de gouvernement médiatisé, contrairement aux réunions du même Exécutif.
C'est ainsi que beaucoup d'annonces sont faites, comme par exemple la position des pouvoirs publics sur le 51/49%, le nombre de logements prêts à être réceptionnés, réitérer la disposition du gouvernement à établir un climat de confiance, dans le domaine de l'investissement...
Ainsi, après Tizi Ouzou, aux portes de la capitale, c'est au tour de Tindouf, distante de 2 000 km, de recevoir le Premier ministre accompagné de plusieurs ministres pour une visite d'inspection. Mais au-delà de ce rituel fait d'inaugurations et de lancements de chantiers, cette visite revêt un autre caractère par la situation stratégique de cette région frontalière avec le Maroc. La présence de hauts responsables venus en nombre donne un sentiment de satisfaction à ces populations et signifie, par la même, qu'ils ne sont pas des oubliés et qu'ils seraient bénéficiaires, au même titre que ceux du Nord, de projets d'investissement.
La révolte des jeunes de Laghouat et d'Ouargla a été en somme payante, puisque les préoccupations des gouvernants dépassent les habituels gros centres urbains du Nord qui ont toujours focalisé l'attention.
À Tindouf, le Premier ministre a procédé à une série d'inaugurations dont, entre autres, un programme de logements, un stade et, le plus important, a rencontré la société civile pour s'informer, sans intermédiaires, des préoccupations de la population locale qui ne trouve plus de relais pour porter ses attentes.
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