Algérie

Ouyahia réinvestit le terrain politique




Le RND grille ses alliés de l’Alliance Les prochaines élections législatives et communales prévues l’année prochaine ont l’air d’intéresser grandement le RND. Cette formation politique au parcours atypique vient de donner officiellement le coup d’envoi de la future campagne électorale, sans attendre le feu vert de ses alliés de l’Alliance présidentielle. Ainsi, son secrétaire général, Ahmed Ouyahia, qui vient de réinvestir le terrain politique, compte se produire dans les semaines à venir dans environ 40 wilayas du pays. Le programme de visites à travers le pays sera divulgué incessamment, croit-on savoir de sources proches du parti. Il s’agit-là d’un véritable marathon auquel le SG du RND veut s’essayer et qui le mènera successivement dans les grandes villes où son parti est bien implanté. A-t-il pris réellement conscience du danger que peut représenter une «dissidence» à bout de souffle mais qui ne lésinera pas sur les moyens pour l’user et le mettre dans une position défensive, lui qui s’apprête déjà à se lancer dans l’arène politique? Son passage à la chefferie du Gouvernement et son emploi du temps très chargé a beaucoup affecté le fonctionnement du parti à telle enseigne que le RND, parti au pouvoir, est redevenu une proie facile pour ses principaux adversaires qui n’hésitent pas à l’attaquer frontalement. Cette situation s’est répercutée immédiatement sur les résultas lors de la dernière élection de 2005 où le RND a reçu une véritable raclée de la part de son ennemi numéro 1 le FLN. Ce dernier a, d’ailleurs, réussi à rafler la majorité des siéges au sein de l’APN mais également au niveau des APC et des APW. A chaque rencontre avec ses partisans, Ouyahia n’hésite plus à leur donner des consignes pour qu’ils attachent «une plus grande importance aux élections des APW». Le patron du RND, qui redoute une victoire du FLN à ces élections, n’a pas lésiné sur les mots pour haranguer ses troupes et les inciter à aller en ordre discipliné à ces élections. «Je vous invite dès maintenant à donner une importance majeure à toutes ces élections et de partir à l’assaut des APW», recommande-t-il aux militants et élus de son parti. Même s’il espère obtenir un bon score qui fera de son parti un atout majeur dans les futurs équilibres politiques, il n’en demeure pas moins que son optimisme mesuré cache mal une certaine «gêne» par rapport à son adversaire de toujours le FLN. Il reconnaît que la bataille sera «dure» même s’il affiche publiquement une confiance et une sérénité à toute épreuve. Son éternel refrain sur le rôle de l’administration («je n’ai pas de doute quant à la régularité des scrutins») ne lui fait pas oublier que son vis-à-vis le FLN possède presque la majorité des APC d’Algérie. «Il est difficile de percer une très solide défense (le FLN) et, si j’essaye de faire le tour de 30 à 40 wilayas du pays, ce n’est pas à cause des sénatoriales mais pour mobiliser le maximum les militants du parti car des échéances importantes attendent le RND. Nous n’avons pas établi un pourcentage précis. Notre objectif reste modeste», ne cesse-t-il de répéter à chaque occasion. Cache-t-il réellement son jeu ou tente-t-il de l’apaiser surtout que son «ennemi juré» le FLN s’impatiente d’en découdre à la loyale avec le RND lors des prochaines joutes électorales. En tout état de cause, le RND a pris une longueur d’avance sur ses alliés de l’Alliance, le MSP et le FLN, qui ne semblent pas mesurer le danger que peut représenter un RND reprenant du poil de la bête après le retour de son chef aux affaires du parti. Même le mouvement de dissidence emmené par Kacem Kébir et Rabah Nouasria, qui a commencé quelque peu à gagner des adeptes dans les rangs du parti de Ahmed Ouyahia, ne l’a pas totalement affaibli. Selon certains responsables du RND, les sorties du SG du parti à travers le territoire national, «programmées justes après le départ de Ouyahia du gouvernement», peuvent redonner du mordant au parti qui a commencé progressivement à devenir un «simple appareil» au détriment de sa vocation première, celle de réunir les Algériens autour d’un programme ambitieux. L’ancien Chef du gouvernement, qui lorgne désormais et plus que jamais sur le Palais d’El Mouradia, entend bien profiter de cette période pour mettre son parti sur des rails solides et se débarrasser, par la même occasion, des «vieilles casseroles» qui n’hésiteraient pas le cas échéant à le trahir.

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