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Ouyahia propose un deal au FCE


Ouyahia propose un deal au FCE
Globalement, le Premier ministre a déroulé sept actions que le FCE et les entrepreneurs, de manière générale, doivent prendre en charge.Invité à l'ouverture de la 3e édition de l'Université du Forum des chefs d'entreprise (FCE), organisée hier à la Safex, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a écouté les nombreuses doléances exprimées par les opérateurs, tout en insistant sur la nécessaire participation des chefs d'entreprise à la lutte contre les fléaux qui entravent l'économie nationale, dont l'évasion fiscale, l'informel, l'absence de facturation et la non-utilisation de chèques.
La reprise de relations «plus sereines» entre le FCE et le gouvernement ? après l'épisode du gouvernement Tebboune ? a été certes clairement mise en scène, hier, malgré une présence plutôt discrète de Ali Haddad, mais le Premier ministre ne s'est pas contenté de noter les problèmes soulevés par les opérateurs, en promettant une solution, lorsque cela est possible.
Il a au contraire clairement signifié à ses interlocuteurs qu'ils doivent participer à juguler la crise induite par «l'impact brutal de la chute des prix des hydrocarbures sur le marché mondial (?) et ses répercussions, notamment sur la disponibilité du crédit bancaire au profit des projets d'investissement».
Au sens d'Ouyahia, si «notre pays a mis en place une démarche qui lui permettra de surmonter cette crise financière et de ne pas exposer à une régression grave le bien-être social des citoyens et l'économie du pays», il y a de nombreux défis que les entrepreneurs doivent relever. Tout en déroulant les actions qui seront mises en branle par le gouvernement, notamment via la loi de finances 2018 et la loi sur le financement non conventionnel, afin de faire face aux lacunes du climat des affaires et le manque de liquidités, le Premier ministre a choisi de mettre les entrepreneurs face à certaines responsabilités.
«Aidez-nous, nous vous aiderons», a-t-il notamment déclaré à l'adresse des chefs d'entreprise, priés de prendre à bras-le-corps certains aspects qui entravent la bonne marche de l'économie nationale. Il citera, entre autres, la lutte contre l'informel qui est, selon Ouyahia, alimenté parfois par l'absence de facturation à laquelle s'adonnent certains entrepreneurs.
Par ailleurs, Ahmed Ouyahia a demandé aux chefs d'entreprise de lui faire part clairement de leurs capacités de production, dans la perspective de la réduction drastique des importations décidée par le gouvernement. Pour le Premier ministre, il est primordial que «le marché reste bien alimenté et que toute rupture d'approvisionnement destiné aux citoyens et aux entreprises soit prévenue».
Plus globalement, Ahmed Ouyahia a déroulé sept actions que le FCE et les entrepreneurs de manière générale doivent prendre en charge. Il a ainsi demandé au FCE de l'aider «à bien connaître la production nationale pour savoir avec exactitude les domaines dans lesquels elle couvre la demande locale ; de travailler, en collaboration avec les administrations à l'établissement d'une carte économique du pays, afin d'identifier les opportunités d'investissements qui existent, ainsi que les créneaux réellement saturés ; et de contribuer à la gestion des zones industrielles, d'investir dans le développement de chaînes de distribution locales de la production nationale, manufacturée mais aussi agricole, d'investir dans les différents créneaux de la chaîne d'exportation de la production nationale, de participer à la formation de la main-d'?uvre qualifiée et de participer enfin à la recherche/ développement en entreprise.»
«Les banques disposent à nouveau de liquidités»
Pour sa part, le gouvernement a déjà fait en sorte que les banques disposent à nouveau de liquidités, a expliqué Ouyahia, qui rappelle que son gouvernement mettra en pratique une série de décisions de portée économique, telles que la relance de l'investissement public avec, en 2018, un budget d'équipement de plus de 4000 milliards de dinars, en hausse de plus de 1000 milliards de dinars comparativement à 2017.
Ces crédits comporteront près de 250 milliards de dinars directement destinés au développement local. Le budget pour l'année prochaine comprendra également plus de 260 milliards de dinars destinés à la bonification des taux d'intérêt.
Ouyahia annoncera aussi «la remise en activité de l'intense programme de soutien à l'agriculture» décidé en 2009, et contrarié par la crise financière, et l'allégement, au niveau des banques, du poids des créances détenues sur l'Etat par des organismes économiques ? tels que la Sonatrach et la Sonelgaz ?, ainsi que du poids du financement du logement promotionnel.
«Ce faisant, des montants très importants de liquidités seront de nouveau disponibles pour les crédits bancaires à l'investissement», selon Ouyahia qui a annoncé par ailleurs, «la réactivation du Fonds national de l'investissement (FNI) pour accompagner des investissements majeurs, le maintien de l'ensemble des mesures de soutien à l'investissement et de bonification des crédits bancaires à l'investissement, et la réalisation, dans un délai maximum d'une année, des 50 nouvelles zones industrielles, sous la responsabilité directe des walis, auprès desquels l'opération a été décentralisée.»
Pour Ouyahia, il s'agit aussi d'«une décentralisation accrue, au niveau des wilayas, de tous les actes et procédures liés aux investissements, qu'il s'agisse des démarches au niveau des guichets uniques locaux ou de l'accès au foncier industriel».
Le Premier ministre a également cité le rétablissement de la priorité à la production nationale dans le cadre de la commande publique, conformément au code des marchés publics en vigueur, le recours aux appels d'offres nationaux pour toute réalisation publique, celui aux entreprises étrangères devenant ainsi l'exception, et la mise en place de mesures de sauvegarde du marché national, pour réduire le volume des importations et préserver les réserves de change, mais aussi pour permettre à la production et à l'entreprise nationalex de se réapproprier le marché local.


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