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«Ouyahia n'avait pas de projet constitutionnel "clés en main"»



«Ouyahia n'avait pas de projet constitutionnel
Le chef du Mouvement Populaire Algérien (MPA) et l'actuel ministre du Commerce, Amara Benyounès, a passé en revue les faits saillants de l'actualité politique nationale dans un entretien publié lundi sur le site internet du magazine Jeune Afrique.Selon Amara Benyounès, le boycott du projet de révision de la Constitution par l'opposition «relève plus du dogmatique que du politique». «La partie de l'opposition que vous évoquez ne s'est pas déterminée en fonction du contenu de la proposition soumise au débat, mais par rapport à la personne d'Abdelaziz Bouteflika, dont elle conteste la légitimité pour faire avancer l'idée d'une transition. L'argument est irrecevable, car nous sommes au lendemain d'une élection présidentielle qu'Abdelaziz Bouteflika a remportée avec plus de 7 millions de voix de plus que le premier de ses cinq rivaux», a déclaré M. Benyounès, précisant que son parti n'a pas réclamé la dissolution de l'Assemblée populaire nationale «pour avoir plus d'élus». «Même si notre parti disposait de 80% de la représentation nationale, nous aurions eu la même attitude», a-t-il reconnu. Revenant aux concertations d'amendement de la Constitution et sa rencontre avec le chef de cabinet Ahmed Ouyahia, le SG du MPA a signalé que ses propositions d'amendement avaient été rendues publiques avant son entrevue avec Ahmed Ouyahia. «En compagnie de quelques membres de notre bureau national, je lui ai remis un document de vingt pages.» Il avoue que le directeur de cabinet à la présidence n'avait pas de projet constitutionnel «clés en main». «Ouyahia a surtout écouté. Ses interventions se sont limitées à des demandes d'éclaircissement sur des points précis de notre document», a-t-il relaté au sujet de sa rencontre avec le chef de cabinet de la Présidence, en charge des concertations sur la révision constitutionnelle. Les propositions émises par le MPA consistent à la préservation du caractère républicain et démocratique de l'Etat, la constitutionnalisation des libertés fondamentales, individuelles et collectives, la nécessité du maintien du Conseil de la nation, chambre haute du Parlement, l'instauration d'un régime semi-présidentiel, avec un Premier ministre chef du gouvernement, responsable devant le Parlement, et l'officialisation de tamazight. Le retour de l'ex-FIS est écarté Le SG du MPA écarte tout retour du Front islamique du salut (FIS) sur la scène politique. Il se réfère au contenu de la Charte pour la réconciliation nationale qui dispose de deux points. Le premier est qu'elle reconnaît explicitement le rôle et la responsabilité du FIS dans la tragédie nationale. Le second est l'interdiction faite à tous les dirigeants du FIS d'exercer quelque fonction politique que ce soit. «Le président Bouteflika, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal et le directeur de cabinet, Ahmed Ouyahia, l'ont clairement affirmé : le retour du FIS n'est pas à l'ordre du jour», a-t-il ajouté. Concernant la réouverture de lieux de culte judaïques et chrétiens introduite par le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, Benyounès est en faveur de la réouverture des synagogues. Selon lui, les déclarations de Mohamed Aïssa sont conformes à la Constitution de ce pays. «Il est ministre des Affaires religieuses et non des Affaires islamiques. La loi respecte la liberté de conscience et de culte», a-t-il mentionné. Au sujet de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le premier responsable du secteur voit la question comme étant un débat normal dans une société pluraliste. «L'Algérie est l'un des plus anciens négociateurs avec l'OMC. Ce processus a débuté en 1987», a-t-il noté. «Les mises à niveau de notre économie seraient dérisoires si nous demeurions en marge» de l'OMC qui regroupe 160 pays et sert de cadre à 97% des échanges mondiaux. «Certains de nos partenaires politiques, sociaux ou universitaires jugent la démarche suicidaire. C'est leur droit», a ajouté le ministre. «Nous sommes dans un débat économique et non dans un débat éthique qui tiendrait pour acquis que le président de la République et son gouvernement s'apprêteraient à brader les intérêts économiques du pays», a-t-il riposté.


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