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Ouyahia défend sa thèse


Ouyahia défend sa thèse
5000 milliards DA en 2012 ont été épuisés au début de cette annéeLe financement non conventionnel n'est pas, selon ses dires, une invention propre à l'Algérie.
Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a fait hier une autopsie de la situation économique actuelle du pays. Très à l'aise dans son costume, l'hôte des députés a adopté dans son discours une approche réaliste avec des arguments à l'appui pour défendre son plan d'action. Devant un tableau alarmant marqué par l'épuisement du Fonds de régulation des recettes et le recul drastique des réserves de changes, Ahmed Ouyahia reste optimiste et ne cède pas à la crainte. «Notre pays a traversé des situations plus difficiles», a-t-il dit en citant la décennie noire. Il a tenu à rappeler les bienfaits de la Réconciliation nationale et le retour de la paix ainsi que les réalisations du président de la République depuis 1999, entre autres le dialogue avec les partis, la lutte antiterroriste et l'effacement de la dette extérieure du pays. Après avoir fait le tour sur le plan politique, le Premier ministre est rentré dans le vif du sujet pour évoquer la question de l'heure, à savoir le financement non conventionnel, qui n'est pas, selon ses dires, une invention de l'Algérie.
Sachant que ce choix est vivement critiqué par les experts et les partis de l'opposition, le Premier ministre s'est armé d'arguments pour tenter de convaincre ses adversaires sur le choix du gouvernement. Il précise en premier lieu que les avoirs du Fonds de régulations des recettes qui ont culminé à plus de 5 000 milliards DA en 2012 ont été épuisées au début de cette année par le fait de déficits budgétaires successifs. Comme second argument, il évoque que «le marché financier local n'est pas de taille à permettre au Trésor de s'y endetter d'autant que les banques de la place se retrouvent elles-mêmes confrontées à une raréfaction des liquidités, ce qui ralentit le financement des projets d'investissement, même lorsqu'ils sont déclarés rentables».
Selon lui, «l'Algérie a besoin de 20 milliards de dollars par an pour combler le déficit budgétaire. Or, à un tel rythme, on risque de ne plus pouvoir payer les intérêts de la dette d'ici quatre ou cinq ans», a-t-il dit. Une situation qui conduirait le pays directement vers le FMI. Ahmed Ouyahia a rappelé que le recours à l'endettement extérieur a été judicieusement prohibé par le président de la République pour éviter à notre pays le risque d'être pris dans la spirale des emprunts à l'extérieur. Ainsi, face à cette crise financière importée de l'extérieur, le gouvernement, dit-il, a décidé de recourir au financement non conventionnel interne comme l'ont fait d'autres pays, développés, à la suite de la crise financière mondiale de 2008. Clarifiant cette démarche, le Premier ministre a affirmé que le Trésor public s'endettera pour financer les déficits du budget. «Ce financement exceptionnel sera limité à une durée maximale de cinq années, et il sera accompagné de réformes économiques et financières pour rétablir l'équilibre des finances publiques ainsi que l'équilibre de la balance des paiements», a-t-il affirmé. Malgré cette situation critique, l'hôte des députés a tenu un discours rassurant envers les Algériens en écartant tous les scénarii catastrophistes développés par les uns et les autres. Ahmed Ouyahia a fait des annonces qui seront d'un grand soulagement pour les travailleurs et les retraités ainsi que les opérateurs économiques.
Tous les souscripteurs Aadl auront leurs logements
Rassurant, le Premier ministre a promis hier, devant les députés que «tous les souscripteurs Aadl auront leur logement et «quelle que soit la situation». Une promesse qui aura l'effet d'un baume au coeur des citoyens taraudés par de fausses rumeurs selon lesquelles les projets Adl seront suspendu en raison de la crise financière Le bien-être de la population, la justice sociale et la solidarité nationale constituent des «choix cardinaux» de l'Algérie, a indiqué hier à Alger, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia.
Pas de nouvelles taxes dans la LF 2018
Contrairement à ce que tout le monde redoute, la loi de finances 2018 n'apportera pas de mauvaises surprises. «Je tiens à rassurer les Algériens qu'il n'y aura pas d'éventuelles taxes dans la loi de finances 2018», a-t-il affirmé en précisant que cela ne règle pas le problème des finances.
Les subventions seront maintenues
Le gouvernement continuera à subventionner les prix de la farine, de l'huile et du sucre. Le Premier ministre a annoncé que les subventions publiques directes ou indirectes feront l'objet d'une rationalisation précédée d'une bonne préparation, pour éviter les injustices et les incompréhensions.
«Retraités n'ayez crainte»
L'épuisement du Fonds de régulation des recettes a créé la panique. Ces derniers jours, des informations ont fait le tour de la Toile portant l'incapacité de l'Etat à verser les salaires des travailleurs dans les prochains mois. Le Premier ministre a écarté ces rumeurs en assurant l'engagement de l'Etat à payer les travailleurs.
Réplique aux partisans du chaos
Avant de conclure son discours, le Premier ministre n'a pas omis de répondre aux partisans de l'application de l'article 102. «Devant les perturbations politiques que nous vivons en Algérie et qui interviennent de temps en temps sans raison, ma conviction est que les réalisations faites depuis 1999 et celles qui seront faites constituent la meilleure réponse à ceux qui appellent à la non-stabilité et au chaos», a estimé le Premier ministre.
«L'Algérie s'en sortira dans trois ans»
Le Premier ministre s'est donné un délai de trois ans dans la potion qu'il compte administrer à l'économie nationale et sortir le pays de la crise dans laquelle il se débat. Il a affirmé hier, que «l'Algérie sortira de la crise dans trois ans».
Présentant son programme, Ouyahia a insisté sur la stabilité et l'unité du pays, le renforcement de la sécurité, la consécration de l'indépendance financière.
Le Premier ministre a souligné que son plan d'action intervient dans un contexte marqué par des craintes économiques et des perturbations provoquées par des commerçants de la politique.


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