Algérie

Ouverture du 3e congrès du RND




Ahmed Ouyahia enterre l’ère Belkhadem C’est un Ouyahia triomphant qui était venu hier ouvrir le troisième congrès ordinaire du Rassemblement national démocratique (RND). Dans son nouveau costume de chef du gouvernement, il a distillé un discours d’un homme d’action prêt à aller au charbon.Mais avant d’envisager l’avenir de l’Algérie tel qu’il l’imagine, Ahmed Ouyahia a tenu à rendre hommage aux hommes clés de son parti comme pour faire une plongée dans le passé et fixer la valeur des hommes qui ont fait son parti. «La famille du RND est en droit de revendiquer fièrement, et sans surenchère, la part de devoir national qu’elle a assumée avec courage, face à la barbarie terroriste et pour la remise sur pied de la patrie qui était meurtrie et déstabilisée», a-t-il, en effet, lancé de la tribune de l’hôtel Aurassi devant 1.500 congressistes et une centaine d’invités de marque. Et à tout seigneur tout honneur, Ouyahia rendra un hommage appuyé au «chahid Abdelhak Benhamouda dont il faut rester fidèle à l’engagement». Ouyahia fait aussi un clin d’œil sympathique à l’égard «de notre frère moudjahid le Président Liamine Zeroual». Et tout en restant fidèle à la ligne de Zeroual, Ouyahia place dans le même ordre d’idées le combat de son parti aux côtés «du frère Moudjahid Abdelaziz Bouteflika à partir de 1999». Eradicateur invétéré du terrorisme, le chef du RND qui devra succéder sans surprises à lui-même aujourd’hui a réaffirmé ses convictions que «l’ennemi de l’Algérie est la traîtrise criminelle d’un terrorisme qui doit être combattu et qui est condamné à l’extinction». L’ennemi «mortel» de l’Algérie réside d’après lui «d’abord dans nos mentalités: il a pour nom l’insouciance, la médiocrité ainsi que les égoïsmes individuels», lance Ouyahia, sous un tonnerre d’applaudissements. Et des exemples, le patron du RND en cite plusieurs. A commencer par la «grave» dépendance du pays des seules recettes du pétrole, «le désespoir des jeunes, la criminalité et la bureaucratie». Et comme pour s’en laver les mains, Ouyahia suggère à tout le monde d’être à ses côtés en sa qualité de chef de l’Exécutif car «l’amélioration de la situation de l’Algérie ne peut dépendre d’un homme ou d’un gouvernement, mais elle est fondée sur l’apport de chacun». Il ne manque pas de lancer une fléchette à son prédécesseur en déclarant devoir admettre que «la bonne gouvernance ne consiste pas seulement à dépenser les recettes du pétrole». Ouyahia pointe expressément les augmentations des salaires consenties par Belkhadem alors que la croissance économique bat de l’aile. Lui, il plaide plutôt pour «une régulation efficace et honnête au service des citoyens et des producteurs». Au chapitre international, Ahmed Ouyahia a tenu à consentir un geste symbolique en laissant la parole en premier à l’un des pionniers de la résistance du peuple sahraoui contre l’occupation. Y étaient également invités l’ambassadeur de l’autorité Palestinienne et, bien sûr, le général à la retraite, Mohamed Betchine, qui est membre fondateur du parti et qui était l’attraction des photographes. Mais l’objet des discussions dans les halls de l’Aurassi était bien sûr l’absence très remarquée de Abdelaziz Belkhadem, «parti aux Lieux Saints de l’Islam y accomplir une Omra». C’est Saïd Bouhadja qui s’est chargé de lire le message du FLN alors que Abou Djerra Soltani s’est fendu d’un discours élogieux à l’endroit de Ouyahia. Notons que le SG du RND a été élu, curieusement, président du bureau du congrès alors même qu’il est seul candidat à sa succession... Il est vrai que ce troisième congrès ne risque pas d’aboutir à des surprises tant Ouyahia est assuré de régner encore cinq ans à la tête de son parti. Lui-même avait déjà annoncé jeudi dernier sur les ondes de la chaîne II «qu’il n’y aura pas de révolution dans les positions du RND». Le néo-secrétaire général du RND a d’ailleurs donné rendez-vous demain aux journalistes pour une conférence de presse. En tant que nouveau secrétaire général du RND bien sûr. Amine Makri

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