Alger - Revue de Presse

Ouverture des 4e assises du MSP à la coupole du 5 juillet



Un congrès sur fond de crise et d?anarchie La guerre de succession à la tête du MSP a failli faire annuler la cérémonie d?ouverture du 4e congrès hier à la Coupole du 5 Juillet à Alger. La commission de préparation a été doublée par les membres du bureau national du parti qui délivraient des badges à des personnes non autorisées à assister au congrès. L?anarchie dans l?organisation et la tension entre les partisans de Bouguerra Soltani et Abdelmadjid Menasra ont failli provoquer le pire. Les travaux du congrès qui s?ouvrent aujourd?hui s?annoncent houleux? Anarchie et tension ont marqué hier l?ouverture du 4e congrès du Mouvement pour la société et pour la paix (MSP) à la Coupole du 5 Juillet à Alger. Anarchie dans l?organisation que se disputent la commission de préparation du congrès et le bureau national du parti et tension dans les coulisses entre les partisans de Bouguerra Soltani, qui aspire à un second mandat à la tête du mouvement, et ceux de Abdelmadjid Menasra, son concurrent. Venus des quatre coins du pays, les congressistes étaient dans leur majorité livrés à eux-mêmes, attendant des heures, sous un soleil de plomb, leur enregistrement pour la remise des badges. Un vrai parcours du combattant attendait les délégués qui n?ont pas hésité à exprimer leur colère. Une anarchie indescriptible était visible dans les couloirs du complexe olympique. Cette cacophonie est en réalité due à une double organisation. La commission de préparation du congrès a été parasitée par les membres du bureau national du mouvement. Ces derniers ont confectionné et délivré des badges non conformes à des personnes qui n?avaient pas la qualité de congressiste. Une situation qui a provoqué la panique dans les rangs. Un dispositif de sécurité interne draconien a été mis en place pour filtrer tous les accès à la Coupole. Les altercations verbales entre les membres de la commission et du bureau national ont failli dégénérer. L?ouverture du congrès, prévue à 14h, n?a pu avoir lieu à temps. Une grande partie des congressistes n?a pu accéder à la salle. La tension atteint alors son paroxysme. Les invités, notamment le corps diplomatique, commencent à partir. L?anarchie est maintenant visible dans la salle. Des rumeurs sur le retrait des membres de la commission pour bloquer la cérémonie fait le tour de la salle qui jusqu?à 16h était encore à moitié vide. Statutairement, le congrès ne peut être ouvert si le quorum n?est pas atteint. Un compromis finit par être trouvé. Permettre à tout le monde d?assister à l?ouverture du congrès pour ne pas bloquer les invités, puis terminer « l?assainissement » dans les rangs des participants après. Et c?est vers 16h30 que les dirigeants du parti, accompagnés de leurs hôtes, entrent dans la salle. Un groupe de jeunes étudiants scandent à tue-tête : « Qiyada, qaïda, haraka mouwahada (direction, base, mouvement uni) » et d?autres mots d?ordre de soutien à Bouguerra Soltani pour un second mandat. Parmi les hôtes, Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, Mouloud Hamrouche, Fateh Rebai, secrétaire général d?Ennahda, et Saâdaddine El Athmani, secrétaire général du parti islamiste marocain pour la justice et le développement (PJD), mais également de nombreux ministres et membres de l?UGTA. Une absence remarquée est celle du FLN. Même Bouguetaya tenait à préciser aux journalistes qu?il est invité au titre de personnalité nationale et non en tant que représentant de Abdelaziz Belkhadem. A peine quelques photos sont prises qu?un grave incident éclate entre les photographes et le service d?ordre interne. Pour empêcher tout contact avec les officiels, les agents de sécurité recourent à de brutales bousculades et à coups de coude, blessant grièvement un des photographes. En signe de solidarité avec leur collègue, évacué en état d?inconscience, ces derniers déposent leurs appareils quelques secondes et décident de se retirer de la salle. Des responsables du mouvement tentent de calmer les esprits en présentant leurs excuses. Salem Cherif, président de la commission de préparation du congrès, insiste sur l?« unité du parti et exhorte les dirigeants à s?éloigner des discours autour des personnes et de se concentrer sur l?avenir ». « Il faut sortir de la mentalité du zaïmisme pour adopter celle des idées et des programmes », dit-il avant de donner la parole aux invités. D?abord Fateh Rebai d?Ennahda qui salue le mouvement pour avoir été fidèle aux principes du projet du mouvement et qui, selon lui, reflète la vraie école centriste rêvée par feu Mahfoud Nahnah et dont « non seulement le pays, mais également le monde musulman a besoin ». Pour sa part, le Marocain Saâdaddine El Athmani a plaidé pour le renforcement de la coopération entre les partis algériens afin de créer « le Maghreb des peuples ». De son côté, Ahmed Ouyahia s?est distingué en rappelant à l?assistance le sacrifice de Mohamed Bouslimani pour avoir refusé de cautionner les assassinats des Algériens, mais aussi les positions du MSP dans les moments les plus durs que l?Algérie a connus, durant les années 90, et surtout la participation de feu Mahfoud Nahnah à la rédaction de la première mouture de la déclaration pour la création de la coalition présidentielle en 1999. « Des faits de l?histoire que personne ne peut oublier ou renier. Nous voulons qu?après ce congrès le MSP sorte plus fort qu?avant », conclut Ahmed Ouyahia. Sous les ovations et les mots d?ordre de soutien, Bouguerra Soltani fait son entrée. Il fait un signe d?hommage devant l?immense portrait de Mahfoud Nahnah accroché à l?arrière de la tribune et salue tous les membres de la commission de préparation de congrès. Il commence par une citation du Prophète lors de la conquête de La Mecque avant de présenter ses excuses « pour les désagréments causés aux congressistes invités et à la presse ». Dans un long discours, il revient sur son mandat de cinq années marqué, selon lui, par de nombreux acquis, tout en déclarant fructueuse la stratégie de participation dans le gouvernement prônée, dit-il, par feu Nahnah. Les derniers passages de sa déclaration rappellent étrangement le dernier discours du Prophète (qsssL) lorsqu?il a dit à ses Compagnons : « Aujourd?hui j?ai terminé votre religion. » Néanmoins, il termine en affirmant qu?il reste beaucoup à faire pour terminer la construction du parti et du pays. Pour lui, la politique de participation « constitue un des instruments de renforcement de la démocratie ». Vers 18h30, Bouguerra Soltani déclare le congrès ouvert pour reprendre les travaux aujourd?hui avec l?élection du bureau, la lecture du bilan moral et financier, l?examen des propositions de changement du statut du parti et enfin l?élection du nouveau président. Les deux potentiels candidats semblent confiants. Bouguerra Soltani compte surtout sur le congrès, alors que Abdelmadjid Menasra s?appuie sur le madjliss echoura. La guerre de succession est maintenant ouverte et les travaux d?aujourd?hui et de demain risquent d?être vraiment houleux. Sauf si un événement majeur intervient?
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