Ouverture aujourd'hui du procès des six étudiants de l'INPTIC : «L'accusation est infondée», affirment les avocats

Le procès des six étudiants de l'Institut national de la poste, des technologies de l'information et de la communication des Eucalyptus (Inptic) s'ouvrira aujourd'hui au tribunal pénal d'El Harrach. Poursuivis par le directeur de l'institut suite à un mouvement de protestation, organisé en 2017 pour dénoncer les conditions d'enseignement et d'hébergement, les six étudiants sont accusés de «trouble à l'ordre public».«L'accusation ne tient pas la route. La protestation a été organisée à l'intérieur de l'institut et il n'y a eu aucune atteinte à l'ordre public», explique Me Youcef Salhi, membre du collectif des avocats du FFS qui s'est constitué pour défendre les six étudiants. Selon lui, de nombreux avocats, dont Mes Mustapha Bouchachi et Norredine Ahmine, sont mobilisés aussi pour la défense des mis en cause et exiger leur acquittement. Des députés et des militants du FFS ainsi que des défenseurs des droits de l'homme et des membres de la LADDH, affirme-t-il, seront présents au tribunal pour apporter leur soutien aux étudiants qui comparaîtront libres.
«La poursuite est infondée. Au pire des cas, les étudiants devaient être présentés en conseil de discipline de l'institut. Mais le directeur en a décidé autrement et le procureur a accepté sa plainte. Pis encore, ces étudiants, membres d'un collectif, ont été exclus de l'institut et interdits d'accès à la cité universitaire depuis le 1er septembre dernier», dénonce Me Sahli. Selon lui, la défense exigera, lors de ce procès, l'abandon pur et simple des poursuites contre les mis en cause et leur réadmission à l'institut. «La sanction décidée par l'administration de l'Inptic est illégale. Les étudiants ne sont pas des fonctionnaires pour qu'ils soient exclus en attendant une décision de la justice. Il est clair que le directeur de l'institut voulait leur faire payer la participation à ce mouvement de protestation», explique-t-il.