
Une confédération tribale majeure du Sud-Ouest algérien
La tribu des Ouled Sidi Cheikh est l’une des plus importantes confédérations tribales du Sud-Ouest algérien. Elle tire son nom de Sidi Cheikh Abd el-Qader Ben Mohamed, saint soufi et érudit du XVe siècle, fondateur d’une zaouïa influente dans la région du Djebel Amour. Son prestige spirituel et religieux a donné naissance à une lignée maraboutique qui joua, pendant plusieurs siècles, un rôle politique, social et religieux déterminant.
Les Ouled Sidi Cheikh occupaient un vaste espace couvrant :
le Djebel Amour,
les Hauts Plateaux du Sud-Ouest,
les régions correspondant aujourd’hui à El Bayadh, Laghouat, Saïda, et jusqu’aux confins sahariens.
À la fin du XIXᵉ siècle, El Bayadh (anciennement Géryville sous la colonisation) se situait au cœur de leur zone d’influence traditionnelle.
La confédération se divisait en plusieurs fractions et branches, combinant :
autorité religieuse (zaouïas, enseignement coranique, médiation),
pouvoir tribal (chefferies, alliances),
contrôle des routes pastorales et caravanières.
Les Ouled Sidi Cheikh jouaient un rôle de stabilisation entre tribus nomades et populations sédentaires, arbitrant conflits et assurant la sécurité des parcours.
Dès les premières avancées françaises dans le Sud algérien, les Ouled Sidi Cheikh se distinguèrent par une résistance armée prolongée, particulièrement entre 1864 et 1881.
Sous la conduite de chefs comme Sidi Slimane Ben Hamza, ils menèrent plusieurs insurrections majeures contre l’administration coloniale, contestant l’occupation militaire, l’imposition fiscale et la remise en cause de leur autorité traditionnelle.
Ces soulèvements furent parmi les plus durables du Sud algérien au XIXᵉ siècle. Leur répression fut sévère : destructions de zaouïas, exécutions, déportations et confiscation de terres.
Aux alentours de 1880, la confédération des Ouled Sidi Cheikh sort affaiblie :
perte de son autonomie politique,
surveillance étroite des chefs religieux,
intégration forcée dans le système colonial.
Cependant, leur héritage spirituel, culturel et identitaire demeure profondément ancré dans la région d’El Bayadh, où leur mémoire reste associée à la résistance, au savoir religieux et à l’histoire des Hauts Plateaux.
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Ecrit par : Rédaction