Ouled Fayet
Les camionneurs au-dessus de la loi Les habitants de la coopérative dénommée CIC 3 dénoncent les détériorations qui affectent les murs de clôture de leur résidence et les différentes voies communes de la cité. Selon un représentant de l?association pour la sauvegarde et la promotion du quartier Haï Mohamed Boudiaf (ASPHMB), les auteurs de ces dommages ne sont autres que les conducteurs de camions de gros tonnage en provenance des communes de Chéraga et de Souidania. Une visite guidée dans cette coopérative a permis de relever les multiples dépassements causés par les incessants va- et-vient de véhicules lourds. Dans les premières heures de la matinée, un camion de 15 t circulait en toute impunité non loin du centre de formation professionnelle, en dépit de l?interdiction indiquée par un panneau. « A cet endroit, un terrain boueux constitue un accès qui permet aux camionneurs d?emprunter les voies internes de la coopérative pour éviter les embouteillages du centre-ville et atteindre l?autoroute », a expliqué le même représentant. Cependant, un technicien du CNERU précise : « Ces voies sont considérées comme étant des voies tertiaires et internes destinées exclusivement à l?usage des coopérateurs. » La même remarque a été avancée par un spécialiste en études de sol. « Cette voirie est dimensionnée en fonction de la charge des véhicules légers. En conséquence, la chaussée ainsi que les canalisations diverses se détériorent à la suite des passages fréquents des véhicules lourds », a-t-il mentionné. Pour dissuader les camionneurs, les habitants ont implanté des plots en béton de manière à rétrécir la chaussée et permettre seulement aux véhicules légers de passer. « Ces conducteurs ont défoncé ces plots et continuent d?emprunter les voies internes, quitte à exposer les écoliers à un danger réel », a relaté le représentant de l?ASPHMB. Pensant mieux préserver leur cité, les concernés ont sollicité le wali délégué de Chéraga et le P/APC afin d?édifier un mur de clôture pour les prémunir des dangers des poids lourds. L?avis favorable leur a été accordé par le wali délégué conformément au cahier des charges, alors que le maire de Ouled Fayet leur a signifié un « niet » catégorique suivi de menaces, selon leur version. Interrogé, le P/APC a déclaré qu?il est strictement interdit de fermer les voies d?accès, surtout en cas d?incendie, car l?intervention serait difficile. A la question sur les raisons de la non-intervention des collectivités locales afin d?empêcher les camionneurs de transiter par les voies mentionnées, la réponse du maire a été : « Ces mesures ne sont pas de mon ressort. C?est à la police d?intervenir. » Sauf que le premier magistrat de la commune, garant de la sécurité des coopérateurs, n?a pas pris en considération les doléances des plaignants quant à la préservation de centaines de vies humaines, d?autant plus que le drame de Baba Hacène est encore présent dans les esprits. Pour rappel, des émeutes ont éclaté suite à un accident de la route qui a coûté la vie à une jeune femme. Entre-temps, les plaignants ne désarment pas. Ils comptent saisir de nouveau le wali délégué pour qu?il intervienne en leur faveur et mettre un terme à une situation qu?ils jugent préjudiciable.
Posté Le : 16/11/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Lamine B.
Source : www.elwatan.com