Algérie - A la une


Ould Makhloufi
Abdelkader Ould Makhloufi, l'ancien grand champion de boxe, qui a occupé d'importantes fonctions techniques au sein de la Fédération de boxe, a suivi les Jeux olympiques de Rio 2016 avec le regard du spécialiste.Il livre ses impressions sur la performance des sportifs algériens engagés et plus particulièrement sur celle des boxeurs. D'emblée, il marque son incompréhension sur ce qu'a dit Mustapha Berraf, président du Comité olympique (COA) qui affirmait, à la veille du départ de la délégation au Brésil, «tous les moyens ont été mis en ?uvre pour garantir une bonne participation de nos athlètes». Abdelkader Ould Makhloufi fait remarquer : «Une semaine après cette première déclaration, le président du COA a ajouté : ?Nous allons à Rio pour apprendre' et a conclu au retour de Rio :?Le bilan est positif'.»L'ancien champion déclaree : «Je suis surpris par la teneur de ces propos.» Pour ce qui est de la boxe, notre interlocuteur affirme : «Les analyses et commentaires qui ont suivi les prestations de nos boxeurs ont manqué de profondeur. Atteindre les quarts de finale, c'est loin d'être une performance. Cela le devient lorsqu'au bout il y a une médaille. Les 8 boxeurs ont fait ce qu'ils ont pu, c'est tout ce qu'on peut dire. Leurs adversaires ont presque tous perdu lors du combat suivant. C'est une forte indication sur la valeur de ces derniers.Certains ont avancé des explications sur les contre-performances de nos boxeurs. Comme le manque de prise en charge et de suivi dans la carrière de ces hommes. C'est en partie vrai. Le boxeur, comme tout autre sportif, a besoin d'être rassuré quant à son avenir. Aujourd'hui, la plupart des boxeurs qui étaient à Rio n'ont pas d'emploi ni de perspective pour l'après-carrière.Il y a aussi le problème du coach et de l'encadrement des boxeurs. Pour un boxeur, le coach est un ballon d'oxygène. Il le guide, l'oriente, lui enseigne les fondamentaux, sait trouver les mots pour le motiver, modifier le cours du combat en une minute. Cela ne peut être fait que par celui qui est monté sur le ring, qui sait ce que ressent un boxeur en difficulté pendant le combat. Je préconise une halte pour rectifier le tir, réunir tous le moyens et placer les boxeurs dans un cadre où ils pourront s'épanouir sous la direction d'un vrai technicien, qui a reçu et donné des coups.La performance passe par la formation qui, malheureusement, est totalement inexistante. Jadis, il y avait un riche programme de compétitions. Aujourd'hui, cela se résume en le championnat et la coupe d'Algérie. Il faut relancer les challenges, tournois et autres opérations de prospection. On se gargarise de compter 3000 boxeurs alors que c'est un chiffre ridicule par rapport aux besoins et aussi à la popularité de la discipline dont les adeptes se comptent par dizaines de milliers. La renaissance de la boxe doit être l'objectif prioritaire de la fédération et de la tutelle. Le potentiel existe.»
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