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Ould Khelifa a-t-il tourné casaque'



Ould Khelifa a-t-il tourné casaque'
Ce n'est pas la première fois que le président de l'APN commet des maladresses politiques. Il en a l'habitude. C'est un fait que tous les observateurs politiques ont encore relevé depuis quarante-huit heures. Son approche et son analyse des événements détonnent dans le paysage atone de la vie politique. M.Ould Khelifa n'a pas fini de surprendre son monde en développant des thèses qui contrarient jusqu'à son identité partisane et politique. Le perchoir qu'il a conquis grâce à l'escabeau du FLN lui a-t-il fait perdre à ce point, la raison, le sens des réalités politiques, rien qu'à lire ses déclarations faites à certains journaux'A disséquer ses propos, l'on reste stupéfait devant tant d'inconsistance. Le président de l'APN vient carrément, et sans crier gare, tirer le tapis sous les pieds du pouvoir, du gouvernement et de son Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Il a pris à revers toutes les thèses laborieusement élaborées et développées depuis au moins que l'affaire du gaz de schiste a éclaté à In Salah. Son discours ne manque pas seulement de consistance. Il est flou. Tout cela suffit pour dérouter jusqu'aux plus avertis.Face au président du Sénat, Abdelkader Bensalah, il y a déjà comme un large fossé qui est en train de se creuser entre les deux hommes au sommet de l'Etat. L'un dit une chose. Et l'autre son contraire. La Constitution' Catégorique, Ould Khelifa affirme que ce projet ne figure pas sur sa feuille de route. Du moins, pour la session actuelle qu'il vient d'inaugurer en grande pompe. Veut-il signifier par là que le Président Bouteflika se joue de la bonne foi de son peuple à un moment où l'opposition, en proie à un prurit politique sans pareil, ne manque pas une occasion de torpiller le gouvernement sur ce qu'elle qualifie de «négligence» et de «laisser-aller»'De l'autre côté de la barrière, c'est un tout autre son de cloche que le président du Sénat fait entendre à l'opinion. Pour lui, la Constitution n'est pas écartée de l'agenda sénatorial.Alors, pourquoi tout ce charivari à un moment où le pouvoir en butte à une série de contestations sociales et mouvements suspects, cherche des bouées de sauvetage pour sortir la tête de l'eau' Et où l'opposition redouble d'agressivité sur le chapitre de la transition politique qu'elle juge inéluctable' Dans ce climat délétère qui confine à la guerre des ego et des ambitions que se livrent ces dirigeants, il y a comme un parfum de sauve-qui-peut et de décadence annoncée qui flotte dans le ciel d'Algérie. Voilà pour la fantasmagorie politique. Aujourd'hui, on est dos au mur. Il faut décider. Il faut choisir. Mais il faut faire vite!Que cherche donc M. Ould Khelifa par sa sortie médiatique et par sa philippique qui la dispute à l'outrance' Veut-il faire basculer l'Algérie sur une nouvelle voie politique' Celle de tout changer. Changer quoi' Le régime' Le système' Mais enfin, pour le compte de qui' Ou alors tout ce charivari, tout ce bruit pour rien, n'est finalement qu'un leurre pour mieux tromper des adversaires qu'il serait préférable d'appeler par leurs noms'Ould Khelifa, en choisissant mal le contexte et en transgressant la ligne idéologique du parti qui l'a fait roi, est sorti volontairement des rangs pour s'affubler du rôle de bad boy du pouvoir algérien au risque de miner la crédibilité même de l'institution qu'il dirige et qui est censée être la seule et unique voix du peuple algérien.Face à ce quiproquo, la raison veut que l'on convoque la vérité, la persuasion pour tuer le doute qui mine les esprits. In Salah ne sera pas le Dien Bien Phu du système que certains avortons de la démocratie s'obstinent à provoquer.L'«enfer de In Salah», par la grâce de quelques partis qui veulent jouer aux va-t-en-guerre, espérant ainsi ouvrir une voie insurrectionnelle pour s'emparer d'un pouvoir prêt à être ramassé dans les rues d'Alger, ne peut constituer une alternative de rechange pour gérer l'avenir de quarante millions d'Algériens.Avec les habitants de In Salah, il y a ceux qui manifestent de bonne foi, mais il y a aussi ceux qui «servent» la soupe et les porteurs d'eau dont la posture relève de l'art de l'artilleur: pilonner, toujours pilonner l'adversaire.Le temps est venu de choisir un gouvernement de combat sous la houlette de Abdelmalek Sellal. Que les nouveaux ministres s'assument. Qu'ils initient des propositions. Qu'ils bougent. Qu'ils parlent. Qu'ils montent au créneau pour défendre le bilan des trois mandats du Président Bouteflika.De grâce, finissons-en avec ces petites perfidies de ceux qui s'inventent une nouvelle mission, celle de l'autoflagellation et du retournement de veste.


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