Algérie

Ouargla




La remontée des eaux persiste « Je ne suis pas satisfait de l?état d?avancement des travaux, même si vous êtes effectivement dans les délais. » Hier, en interpellant ainsi les entrepreneurs libanais et allemands chargés de la réalisation de la première tranche du projet de lutte contre la remontée des eaux à Ouargla (800 km au sud d?Alger), le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, semblait bousculé par une urgence qui, pourtant, dure depuis des décennies. A partir des années 1970, avec la densification de l?activité économique dans plusieurs régions du Sud algérien, les besoins en ressources hydriques, particulièrement pour l?agriculture, ont poussé à forer de plus en plus profondément, profitant de la richesse des nappes phréatiques, celles des complexes terminal et intercalaire. En l?absence de système de drainage et d?exutoire, les eaux rejetées ont élevé le niveau des nappes, créant des catastrophes écologiques durables. Face à ce phénomène qui touche El Oued et Ouargla, des projets sont lancés. Comme celui de Ouargla, dont la totalité englobe quelque 20 milliards de dinars. La première tranche, entamée en septembre 2005 par les Libanais de l?entreprise Butac et les Allemands de la société munichoise de Dywidaw, concerne la réalisation de 38 km de conduites et de 14 stations de pompage et de relevage, sous la coupe de l?Office national de l?assainissement (ONA). Mais les problèmes de matériaux gênent le bon déroulement des travaux. Les Allemands et les Libanais, face à la forte salinité du terrain, cherchent des matériaux de canalisation plus résistants, et l?on s?achemine, notamment, vers une sorte de résine de verre renforcée pour pallier à ce problème. Sellal avertit les entrepreneurs étrangers qu?aucun retard ne sera accepté. « Vous voulez que j?appelle l?armée du Hizbollah pour aller plus vite, Nassrallah est un ami », plaisante-t-il à l?adresse du responsable libanais qui garantit, pour sa part, de respecter les délais de réalisation. Les élus locaux, eux, posent d?autres soucis : recruter une main-d??uvre locale et faire travailler les entreprises de la région. Le ministre rappelle les engagements de l?Etat dans ce sens. On se souvient des émeutes de l?emploi en 2004 à Ouargla, des bureaux de main-d??uvre saccagés par une jeunesse qui ne comprenait pas pourquoi les postes de travail leur passaient sous le nez. Emeutes qui ont également touché d?autres régions du Sahara, notamment celles riches en hydrocarbures. « Mais le chômage, avec l?incursion des recruteurs privés, autant que la remontée des eaux, restent structurels comme problèmes dans la région », commente un journaliste local. Ouargla connaît un déséquilibre démographique frappant : sur les 500 000 habitants de la wilaya, 200 000 vivent dans le chef-lieu. Le développement régional, lui, suit à pas de tortue.

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