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ORAN : Les locaux des grossistes de semoule pris d'assaut



Depuis l'annonce du confinement à partir de 15 h jusqu'à 07 h du matin, on assiste, malheureusement, à des bousculades et chaînes interminables des personnes devant les grossistes de l'avenue de Mascara de Médina Djedida et des supermarchés d'Oran. D'insupportables processions humaines pour s'acquérir un sac de semoule ou de farine en ces temps de restrictions obligatoires pour endiguer la propagation du virus corona, qui fait des ravages dans les quatre coins de la planète.Y a-t-il une pénurie en la matière qui pousse les gens à s'entasser et à se coller les uns aux autres pour 5kg de semoule ' Des pratiques qui vont à contre-sens, lorsqu'encore elles défient toutes les mesures de prévention énoncées jusqu'ici notamment le respect de la distanciation pour éviter la contagion. Et même une pénurie sur ce produit et d'autres, soient-ils de première nécessité, ne justifierait en rien le fait de transgresser les barrières de sécurité face aux Covid-19. Et pour cause, surtout que la raison alimentaire n'est pas source d'inquiétude, l'urgence sanitaire doit primer. Ainsi se mettre à l'abri de l'épidémie et de-là ne pas constituer un facteur de propagation du virus est à même de sauver des vies humaines. Ou est-ce juste que la population est prise de panique après que le confinement ait été décrété dans ces contrées ' Alors que les hautes Autorités publiques ont assuré d'un approvisionnement sans intermittence des minoteries à travers le pays, les esprits des citoyens, pris de panique, semblent appréhender une crise alimentaire. Or, en ce temps de pandémie mondiale, les consommateurs doivent s'accommoder de civisme, de sagesse et de bon sens, car cela y va de leur propre vie. Pour ne pas dire de leur?survie face à une menace sanitaire numéro une. Face à cette situation dont le potentiel de propagation du Covid-19 est énorme, on assiste à une baisse de la vigilance, mais aussi à une baisse du contrôle et de la force de la loi. Dans ce cas de figure, il convient de s'interroger qu'elles sont les mesures adéquates à entreprendre pour mettre fin à ces comportements irresponsables de la population qui mettent ainsi en danger et leurs propres vies et celles d'autrui ' Belkheir Mohamed : Commissaire au compte« C'est le résultat d'un désordre dans la distribution » nous a livré plus d'éclaircissements sur cette question lancinante, en ces temps où la contribution de tout un chacun est primordiale.« C'est d'abord la conséquence d'un désordre dans la distribution qui a été d'ailleurs dénoncée à maintes reprises par les associations et l'Union des commerçants et Artisans Algériens. Car cela fait plus de cinq ans depuis que nous disions que ça ne sert à rien de produire beaucoup, si on n'a pas un bon réseau de distribution. La preuve est là aujourd'hui, dès qu'il y a un affolement des consommateurs de peur de la pénurie et de l'instabilité des prix, la situation devient intenable. De plus les gens n'ont pas confiance dans les discours politiques, et on assiste alors à ces interminables chaînes devant les magasins de ventes », a expliqué M Belkheir Mohamed, comme pour cerner ce phénomène naissant.Pour notre interlocuteur, le problème se situe au niveau des réseaux de distributions qui font défaut, et non pas dans la pénurie de ces produits. Car, a-t-il enchaîné, « tous les producteurs en la matière ont été appelés par les autorités à assurer la production sans interruption tout au long de ce confinement pour ne pas pénaliser le citoyen en cette période pandémique. Mais malheureusement, a-t-il encore dit, le ministère du Commerce et celui de l'Industrie ont donné des ordres pour produire, mais sans installer un réseau de distribution fiable. C'est quoi un réseau de distribution ' Le réseau de distribution c'est les centrales de régulation, les marchés de gros, de proximité, les supers marchés, les grandes surfaces et les transports professionnels. En un mot, c'est l'acheminement des denrées alimentaires qui pose problèmes », a résumé notre même interlocuteur. D'une part ,il impute cette défaillance dans la gestion de cette crise sanitaire, notamment en approvisionnement alimentaire, aux autorités locales concernées (présidents d'APC, chefs de daïra, et les walis) qui, à ces yeux, « ne sont pas en mesure de gérer cette distribution exceptionnelle en cette période de crise sanitaire». De l'autre, il y a l'absence de culture chez les consommateurs qui, non seulement « ils se sont affolés au premier jour du confinement, mais continuent avec le même comportement dix jours plus tard».Les consommateurs, a-t-il poursuivi avec beaucoup de regret, « courent toujours dernière un sac de semoule pour s'approvisionner au quotidien, sans trop se soucier des mesures de préventions. Et à travers de tels comportements qui relèvent de l'inconscience, ils deviennent des courroies de transmissions du virus». Mais comment remédier à cette situation pour éviter les bousculades et les contacts inutiles pour stopper l'avancée de la pandémie dans notre pays '
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