Algérie

Oran - Affaire des entreprises engagées de gré à gré dans la réalisation de 800 avaloirs



Qui va payer les 2 milliards ? Peu de temps après son installation à Oran, et lors de sa rencontre avec les élus de la commune chef-lieu de la wilaya, le wali avait déclaré qu’une enquête sur le devenir du projet des 1000 avaloirs serait lancée. Plus d’une année s’est écoulée et le résultat de cette enquête n’a pas encore été établi. De la sorte, l’affaire des 1000 avaloirs que certains tentent d’étouffer continue à susciter des interrogations. Elle a toutefois resurgi avec la manifestation de 16 entrepreneurs qui demandent à la commune d’Oran de leur régler leur dû. Un dû relatif à la réalisation de 800 avaloirs. Selon des sources dignes de foi, la commune a refusé de s’acquitter de cette lourde facture d’une valeur de 2 milliards de centimes, pour la simple raison que le service habilité au niveau de la commune n’a pas réceptionné les travaux de ces entreprises, engagées de surcroît de gré à gré par l’ex chef de division au niveau de la direction de l’hydraulique de la wilaya d’Oran qui avait, du temps du wali M.Zoukh, repris en main ce projet. Cette affaire des plus complexes remonte à l’année 2001 lorsque le projet des 1000 avaloirs d’un coût de 2,5 milliards de centimes a été adopté par la commune d’Oran. Ce projet devait être exécuté dans le cadre du plan communal de développement PCD. L’enveloppe ayant été allouée, la commune a élaboré une étude pour l’emplacement des avaloirs et lancé un avis d’appel d’offres national. La procédure régissant le code des marchés ayant été respectée, 5 entrepreneurs parmi les soumissionnaires ont été retenus pour exécuter ce projet. Chacun d’entre eux devait réaliser 200 avaloirs. Cependant, parmi les 5 entrepreneurs, un seul a finalisé le projet. 200 avaloirs ont été réceptionnés. Les quatre autres entrepreneurs ont postulé pour la résiliation du contrat les liant à la commune qui a modifié l’une des clauses du cahier des charges à la dernière minute. On apprendra de bonne source qu’il était question en premier lieu de réaliser les avaloirs sans que l’aspect technique de la réalisation ne soit spécifié et que, par la suite, le service habilité au niveau de la commune a demandé de raccorder les avaloirs aux réseaux d’évacuation par un siphon. Ceci a constitué une charge financière supplémentaire qui ne pouvait qu’engendrer la modification du coût de réalisation de chaque avaloir, chose que la commune refusa catégoriquement. Rappelons que le coût unitaire initialement arrêté par la commune est de l’ordre de 2,5 millions de centimes. Le contrat a été effectivement résilié et le projet n’a pas trouvé preneur. Comme en dispose la réglementation en vigueur, l’enveloppe non consommée du PCD a été récupérée par la tutelle. Le projet a été pris en charge par la direction de l’hydraulique de la wilaya d’Oran, qui a confié sa réalisation à 16 entreprises privées, sans prendre en considération l’étude d’emplacement élaborée par la commune. Chacune de ces entreprises devait réaliser 50 avaloirs. Selon notre source, ces entreprises n’ont pas respecté la réglementation, elles ont avalisé la réception de leurs travaux au niveau des services techniques des secteurs urbains alors que cette procédure doit se faire au niveau du service central. L’on apprendra notamment que certaines de ces entreprises n’ont pas réalisé la totalité du nombre d’avaloirs convenu. Pis encore, des avaloirs fictifs auraient été réalisés, des trous en plein dans la chaussée, recouverts et comptés comme avaloirs. Les services habilités au niveau de la commune, ont adressé à ce sujet une correspondance à la wilaya qui a ordonné la création d’une commission d’enquête. Une commission qui tarde à révéler le secret du projet des avaloirs. Cependant, nos sources indiquent, que la commune a été saisie par la tutelle pour régler leur dû, aux entrepreneurs ayant effectivement réalisé 50 avaloirs alors même que la commune ne dispose plus des 2,5 milliards alloués à ce projet. Cette enveloppe a été récupérée par la wilaya, et c’est là que réside le problème, d’autant plus qu’aux dernières nouvelles, sept entrepreneurs, certainement parmi ceux qui ont réalisé les 50 avaloirs, ont esté en justice la commune pour non règlement. Affaire à suivre...



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