Algérie - A la une


OPEP
Alors que les prix des produits alimentaires appliqués en exportation par les pays occidentaux vers les pays du Tiers-monde sont fonction de factures économiques sans retenues, les prix du baril de pétrole ont toujours été fixés, voire imposer artificiellement par les Etats-Unis via les pétro-monarchies du Golfe, singulièrement l'Arabie saoudite. Face à cette hégémonie, tout le monde sait, et devrait le savoir encore que le Congrès dirige l'agriculture américaine en fonction des décisions politiques. Il y a assez de terres agricoles aux Etats-Unis pour nourrir le monde entier pendant des années mais les décisions politiques limitent la production pour maintenir les prix des céréales sur le marché mondial à haut niveau.Les Arabes et les autres pays producteurs font, avec leur pétrole, le contraire de la politique du Congrès US. Ils offrent leur production de pétrole comme un moyen d'autodéfense aux pays consommateurs. Bien sûr, la récente réunion de l'Opep à Vienne (Autriche) ayant refusé la réduction de la production en vue de relever les prix du baril de pétrole en chute libre depuis plus de sept mois, relève d'une décision à la fois politique et économique imposée au cartel et qui a été exécutée notamment par l'Arabie saoudite.Le pétrole est la plus importante ressource naturelle des pays producteurs, les pays arabes en particulier, il serait idiot de leur part de produire des quantités plus grandes que celles que demande le marché et, du même coup, de faire épuiser leurs richesses naturelles. Si les producteurs gardent le pétrole dans leur sous-sol pour satisfaire dans l'avenir la demande du marché mondial, le pétrole prendra davantage de valeur alors que, s'ils produisent pour entasser des dollars, comme c'est le cas des pays du Golfe membres de l'Opep, les dollars qu'ils empilent, avec le temps, perdront de leur valeur à cause de l'inflation. C'est dire que la décision prise à Vienne de maintenir le quota actuel de production qui est de 30 Mb/j, plafond décidé en décembre 2011, est une mauvaise décision, irraisonnable. Elle répond comme toujours au "cri d'alarme" que lancent les pays occidentaux consommateurs qui prétendent que le maintien du prix élevé du baril de pétrole implique le "risque" d'une dépression mondiale, la leur, bien sûr. Ces consommateurs de pétrole moins cher s'attendent de fait que les Arabes et les autres producteurs se conduisent de manière déraisonnable. Le mois de novembre dernier, l'Arabie saoudite avait satisfait à ce déraisonnable au profit de ses protecteurs américains.Le ministre du Pétrole saoudien, au sortir de la réunion de l'Opep du 27 novembre dernier, qui avait duré cinq heures et qui s'était conclue par le maintien de la production actuelle avait annoncé : "ce fut une grande décision"! Sans commentaire. Enfin, il y a lieu de se demander à qui sert la stratégie prônée par l'Arabie saoudite, qui, sous-couvert d'une défense ponctuelle des prix, semble pour sa part disposée à des "aménagements" progressifs de ceux qui répondent aux désirs pressants des pays consommateurs. Une telle approche, en tous cas, ne permet pas d'envisager une réelle reprise de contrôle du marché par une Opep, condamnée à suivre à distance les fluctuations des cours. Voilà qui éclaire la riposte des pays producteurs comme l'Algérie, l'Iran, le Venezuela ou encore la Russie( non membre du cartel) qui refusent de s'associer depuis le début du mois de juin dernier aux décisions sous table répandue par l'Arabie saoudite pour le maintien de la production actuel qui est de 30 Mb/j plutôt que de la réduire. Que l'Opep n'ait plus les moyens de sa politique est devenu un fait évident, à mesure que sa part sur le marché mondial du pétrole brut, hier prédominante, diminue en faveur d'autres grands pays exportateurs. Dans le même temps, les pays membres de l'Organisation perdent la préservation de leur discipline commune en matière de quantités produites et de prix, toujours plus difficile à tenir. C'est dire qu'au lendemain de la réunion de l'Opep du 27 novembre, la décision de ne pas réduire la production de pétrole réduit la crédibilité de l'Opep, de plus en plus suspectée d'impuissance face aux réactions du marché pétrolier qu'elle pouvait prétendre contrôler il y a si peu.


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