Algérie - A la une


ONS
Evaluer le marché du travail et la situation prédominante n'est pas tributaire du seul indice du taux du chômage. A en croire la directrice des statistiques de la population et de l'emploi auprès de l'ONS, Mme Amel Lakehal, une soixantaine d'indicateurs semblent se réunir pour tirer cette situation au plus clair, et juger ledit marché.Dans un entretien accordé hier à l'APS, la représentante de l'ONS, a indiqué que le taux de chômage ne doit pas être pris pour ultime indice de la situation du travail, contrairement à ce qu'il peut paraitre. «Dans la perception des gens, le marché du travail est basé seulement sur le facteur chômage, alors que les enquêtes menées par l'Office national des statistiques (ONS) auprès des ménages dégagent une soixantaine d'indicateurs pour décrypter les données de la situation réelle de ce marché», a-t-elle expliqué. Il s'agit, entre autres indicateurs cités, ceux relatifs aux types de démarches effectuées par les chômeurs pour chercher un emploi, la durée de la recherche du travail, le profil socio-démographique, ceux acceptant des postes d'emploi sous différentes conditions du travail, la population active, la répartition de la population occupée (âge, niveau d'instruction, secteurs d'activité) et autres. Concernant la fiabilité des statistiques sur le chômage élaborées régulièrement par cet office public, et que certains considèrent comme en deçà de la réalité, Mme Lakehal précise, tout d'abord, que le taux de chômage n'est, en aucun cas, un pourcentage comptabilisé sur la base de la population totale du pays, mais plutôt par rapport à la population active, c'est-à-dire les personnes en âge de travailler et disponibles sur le marché du travail. A ce propos, elle observe que certains médias avancent que les chiffres de l'ONS ne seraient pas réalistes du fait que les femmes au foyer, ou les emplois dans l'informel, ne sont pas pris en compte, alors que la notion du chômage ne signifie pas toute personne en âge de travailler mais qui n'a pas d'emploi. «L'ONS travaille conformément aux normes et aux critères internationaux, tels que recommandé par le Bureau international du travail (BIT) pour fournir aux décideurs des statistiques fiables et représentatives», a-t-elle assuré. Selon elle, même une personne qui a travaillé pendant une heure seulement, durant la période de référence d'une enquête menée par un office des statistiques, est considérée par le BIT comme une personne ayant fait partie de la population occupée. Dans ce sens, la représentante de l'ONS réfute les données publiées par certains «bureaux d'enquêtes et d'analyses» locaux non structurés qui, selon elle, avancent des chiffres d'une manière loin d'être méthodique, et qu'ils énoncent comme étant des résultats «représentatifs». «On trouve parfois des études statistiques, et des sondages d'opinions menés à travers plusieurs filières et branches d'activités, dont certaines ne nécessitent pas des méthodes rigoureuses, mais ce n'est pas le cas pour le marché de l'emploi qui exige la précision et la rigueur», insiste-t-elle. Mme Lakehal a, de même, estimé qu'il il existe une déontologie dans ce domaine, et tous les intervenants sont appelés à la respecter: «Nous ne pouvons, en aucun cas, prendre en considération les résultats d'une enquête menée sur un échantillon de 200 personnes seulement». Pour ce qui est de l'approche de l'ONS dans ces enquêtes, l'intervenant a noté que son organisme opère sur le marché du travail en menant des enquêtes auprès de 21 000 ménages à travers les 48 wilayas que compte le pays, et ce, avec un large échantillon comportant toutes les catégories d'âge. A ce propos, elle soutient que l'approche de l'ONS est complètement différente de celle de ces bureaux d'enquêtes et d'analyses. «Nos méthodes d'enquêtes auprès des ménages sont fortement préconisées par le BIT. De ce fait, l'ONS est sollicité dans la sphère économique et sociale par les différents acteurs», a-t-elle dit. Quant à ceux qui reprochent à l'ONS d'être une institution «en marge des mutations économiques actuelles», Mme Lakhal admet que «des lacunes existent encore, mais que des efforts sont engagés, ou restent à déployer, pour que cet office soit au c?ur de cette transition à travers des formations et un renforcement sur les plans logistiques, financier et humain».
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)