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On ferme toujours les routes!



On ferme toujours les routes!
Les fermetures de routes ne sanctionnent que le simple citoyenPour la troisième journée consécutive, la ville de Béjaïa est restée difficilement accessible.Depuis dimanche dernier, les usagers de la Route nationale 12 ne peuvent circuler librement sur cet axe routier qu'à partir de 17 heures. Les habitants de Berchiche, dont les revendications sont plus que légitimes, affirment recourir à la fermeture de la route la mort dans l'âme. Ils ne veulent ni du chef de daïra, encore moins du maire qui par deux fois ont vu leur offre de dialogue rejetée. «Une plate-forme de revendications leur a été remise depuis plus d'un mois mais ils n'ont pas agi», c'est ainsi que les manifestants justifient leur refus. Ils veulent voir le wali et «lui seul peut désamorcer la situation».En visitant leur quartier, on comprend vite leur détresse. Il est tout simplement invivable. Hier, ce sont les parents d'élèves de la commune de Fanaïa qui ont investi la rue pour dénoncer les conditions d'études de leur progéniture. Encore une fois c'est la rue et ses usagers qui encaissent le coup.Au-delà des désagréments que subissent de plein fouet les usagers et l'économie locale, le véritable drame dans cette situation est que personne ne semble s'émouvoir. Un paradoxe qui laisse perplexe si on considère le changement des moeurs ces derniers mois en matière de gestion locale. Mais pour le fléau des fermetures de routes, ce n'est pas le cas. On voit toujours les choses de la même manière. On «ignore» et «on fait comme si de rien n'était», commente hier, un citoyen de la ville de Béjaïa contraint de rebrousser son chemin par trois fois de suite dans sa tentative de rallier la ville de Sidi Aïch. «Il est vrai que je peux rejoindre ma destination par un long détour mais je refuse de le faire car agir de la sorte c'est, pour moi, accepter le diktat des manifestations et le mutisme des autorités», ajoute-t-il, avant de conclure en s'interrogeant «où sont nos droits'». D'autres se plient par nécessité et urgence, mais cela ne les empêche pas de déplorer l'attitude des autorités. «Cela fait trois jours que je suis contraint à un long détour périlleux pour rejoindre mon poste de travail», souligne Hafid mettant en exergue son regret de voir «le récidive des fermetures de routes accentué par le laxisme des pouvoirs publics».«Franchement, je pensais qu'on allait en finir avec ce fléau à travers la méthode sévère dont a fait preuve le nouveau wali, mais là, je constate que pour ces grandes questions qui ont longtemps fait la mauvaise réputation de Béjaïa, on se tait encore», assène-t-ilSi tout le monde s'accorde à dire que les fermetures de routes ne pénalisent que ceux qui ne sont pas concernés ni de près ni de loin par les revendications soulevées et que c'est même «un délit», comme l'a affirmé récemment le chef de l'exécutif sur les ondes de la radio locale, force est de constater que rien n'est entrepris pour y mettre un terme. C'est le paradoxe qui reste et qui restera toujours incompris au sein de l'opinion de Béjaïa. Un paradoxe appuyé par cette contradiction dans l'action. En effet, certains citoyens trouvent contradictoire le fait de mobiliser la force publique pour démolir des habitations illicites et ne pas y recourir pour rouvrir la route à la circulation.La «sévérité et la rigidité et les coups de gueule» dont fait preuve l'autorité de la wilaya ces derniers temps «ne trouvent plus leur sens dans cette situation», qui règne en maître depuis trois jours sur l'un des plus importants axes routiers de la wilaya de Béjaïa.


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