Objectif : un million d'hectares en irrigué dans le Sud

Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, est revenu sur les dispositions visant à sécuriser les agriculteurs au nord (par le biais de la concession, 40 ans renouvelables) et au sud du pays (la concession et l'accès à la propriété foncière, dispositif en place depuis 1983). Pour l'accès aux nouvelles terres, il y a ceux qui viennent pour les grands investissements et ceux qui commencent par des superficies de 10 ha.
Ces derniers sont accompagnés. Le ministre fait observer que les zones du Sud et des Hauts-Plateaux représentent un potentiel important et donnent une marge de progrès énorme. Il faut, selon lui, que ces zones participent encore mieux à l'amélioration de la production nationale. Il rappelle qu'en 2012, les wilayas du Sud ont participé à 18,3% de la valeur de la production nationale, notamment El-Oued et Biskra, suivies d'Adrar et Ghardaïa. Ce résultat peut être nettement amélioré, estime-t-il. L'objectif de 30% à atteindre à moyen terme a été fixé, a-t-il ajouté. Les investisseurs sont encouragés à aller vers le sud. Il y a de l'eau, du soleil, un sol à enrichir et des besoins énormes à satisfaire, dit-il. Il rappelle toutes les facilitations et l'encadrement offerts à ceux qui en ont besoin, dans l'investissement, en particulier les jeunes du Sud. L'objectif, dit-il, est d'améliorer le niveau de la sécurité alimentaire. Ces jeunes qui viennent pour travailler la terre reçoivent un encouragement fort, souligne-t-il, parce qu'ils peuvent participer à l'amélioration du niveau de la sécurité alimentaire et de la souveraineté nationale. Il insiste pour dire que c'est une action économique en profondeur et non pas administrative et éphémère. Ce sont des emplois productifs durables et il y a des exemples dans ce sens, fait-il remarquer. Avec l'allégement des procédures d'accès au foncier agricole dans le Sud, l'objectif est de doubler la superficie des terres agricoles dans le pays à moyen terme, explique le ministre. L'objectif global pour les régions du Sud, c'est d'arriver à un million d'hectares irrigués. Il cite l'exemple de la wilaya de Ouargla, où 350 000 ha sont déjà identifiés. Cela permettra de doubler la superficie qu'on a aujourd'hui à travers tout le pays, qui est d'un milliard d'hectares irrigués, fait-il remarquer. Le ministre est convaincu que les agriculteurs vont travailler plus quand ils seront assurés que le marché est garanti. Il fait observer qu'avec le dispositif de régulation mis en place, il y a les unités industrielles agroalimentaires qui prendront les produits pour les valoriser et joueront le rôle de moteur de développement en apportant leur part dans la modernisation de l'activité agricole. Il est confiant dans la mobilisation de tous les acteurs qui feront émerger de nouveaux pôles de production agricole et agroalimentaire et favoriseront le passage à un niveau de modernisation de l'agriculture. A propos des risques d'incursions de criquets pèlerins, le ministre a rappelé que le dispositif est en place pour empêcher ces incursions.