Algérie - A la une

Ô versificateurs de la nation !



Ô versificateurs de la nation !
Après la Palestine invitée il y a un mois, la 2e édition des nuits de la poésie arabe, qui entre dans le cadre de la manifestation « Constantine capitale de la culture arabe 2015 », a été consacrée à la Tunisie, représentée par une pléiade de poètes parmi lesquels on citera Imen Amara, Chaouki El Aniri, Abir Maki, Anouar Yazidi ou encore Mohamed Hédi Jaziri. Côté algérien, on notera la participation des deux poètes Ismail Ibarir et Miloud Khizar. Des vers étonnants, libres, parfois drôles, exprimés avec morosité ou douceur, et consacrés à la femme, à la vie, à l'amour de la patrie et qui déplorent la situation dans les pays arabes. Mohamed Hédi Jaziri, journaliste et grand poète connu à travers le monde arabe, était le premier à présenter son récital poétique, en dédiant son premier poème à la poétesse tunisienne Laïla Zitouni décédée il y a quelques jours à l'âge de 44 ans. Jaziri très attaché à son pays et très affecté par la situation qui prévaut dans le monde arabe, exprimera son chagrin à travers quelques vers, avant de terminer par un poème en dialecte tunisien. « C'est tout un honneur pour moi de venir ici en compagnie de mes amis poètes tunisiens. J'ai voulu conclure par un poème en dialecte tunisien parce que je sais que le public algérien me comprend », a-t-il confié. Concernant le drame vécu ces dernières années par certains pays arabes, Jaziri, pense que tout intellectuel arabe a une grande responsabilité même si, comme il l'explique, « la réalité dépasse la fiction, au point que si les grands écrivains et penseurs qui ne sont plus de ce monde se réveillaient, ils déchireraient tous leurs écrits. Qu'est-ce que va pouvoir dire ou écrire un poète sur toutes ces horreurs ' On a infligé au citoyen arabe d'atroces souffrances. J'étais il y a un mois et demi en Irak, j'ai visité Tikrit et j'ai vu des horreurs, ces gens sont inhumains. Et c'est pour cela que je pense qu'il faudrait que nous, musulmans et arabes, acceptons l'autre, le monde n'est pas Daech. L'humanisme vaincra, j'en suis persuadé, comme je suis convaincu que la Tunisie restera en sécurité grâce à Dieu et grâce à l'Algérie qui ne nous laissera jamais tomber. L'expérience de l'Algérie a apporté beaucoup aux Tunisiens, l'Algérie a combattu le terrorisme avec courage et, d'ailleurs, les artistes tunisiens s'en inspirent », dira-t-il. Iman Amara est, quant à elle, une poétesse profondément engagée pour la cause de la condition de la femme. Ravie de participer à cette soirée poétique, elle confiera : « La relation entre l'Algérie et la Tunisie est exceptionnelle, je ne me sens pas du tout étrangère. Ma poésie évoque, d'une manière générale, la condition de la femme, car j'estime que la poésie c'est la vie et c'est une forme de résistance contre la routine. Je parle de la relation femmes-hommes, qui doit être revue sur tous les plans. Je combats le machisme dans nos sociétés maghrébines et je milite pour la revue du statut de la famille. Quant à la révolution tunisienne, c'est le plus beau des poèmes, nous sommes à présent plus libres, c'est une belle expérience ». Signalons, enfin, que parmi tout ce beau monde, la poétesse tunisienne, Abir Maki, est en voie d'achever la traduction du roman de Malek Haddad « Le quai aux fleurs ne répond plus » du français à l'arabe, un travail qu'elle a commencé en 2006. « C'est un plaisir que de faire cette traduction. J'ai connu Constantine à travers l'œuvre de Malek Haddad, et, aujourd'hui, j'ai hâte de visiter les gorges du Rhumel. Je veux traduire cette œuvre par amour, c'est un roman qui m'a vraiment marquée », a-t-elle confié.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)