On entonne les grands airs. L'obligation d'hyperactivité bat son plein. La quête d'intensité est fiévreuse. Elle frise le paroxysme. La panne d'inspiration s'estompe. L?'il est irrésistiblement aimanté par le Jardin d'Eden que l'on veut surgir illico presto. Le credo est toujours robuste comme le chêne. Un responsable huppé et bien coté à l'Argus débarque. C'est la fête au village. Tout brille. L'excès de zèle, ça se bichonne. On se plie en quatre pour dérouler le tapis devant ses pieds, et on met plusieurs fers au feu. Ce genre de procédé se constate présentement. La ville de Sétif, très récemment, a offert un échantillon bien palpable de ce que les fabricants de liesse peuvent accomplir. Flonflons et confettis. Baroud et fantasia. Et puis, tout ce qui déplaît et porte ombrage est gommé pour ne pas décevoir. La capitale n'a que trop vécu et expérimenté cette effervescence de dernière minute, fabriquée dans l'urgence et l'anxiété. Il faut racler, nettoyer, épousseter, peindre, chauler à telle enseigne que l'on se demande bien si l'on n'a pas basculé dans la quatrième dimension. Ça vous tourneboule les neurones, et vous laisse perplexe. Le délit de molesse disparaît comme par enchantement. L'explication du mystère est connue.C'est un secret de Polichinelle. On se satisfait uniquement des opérations de séduction, celles-là mêmes qui ravissent le c'ur et le transportent sur un lit de roses, le temps d'une virée. Puis le temps se gâte. La vraie nature reprend le dessus parce que la règle reste la règle. Immuable et pérenne. Pour le citoyen, le réveil est morose. Les cuivres et les violons sont rangés. Il ne lui reste alors qu'à ronger son frein en attendant la prochaine visite. Les mythes ont la dent dure.
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Posté Le : 31/08/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed B.
Source : www.elwatan.com