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Nouvelle nuit d'émeutes en Tunisie



La Tunisie a connu de nouvelles manifestations dans la nuit de dimanche à hier, marquées par des heurts avec les services de sécurité dans au moins cinq villes du pays, ont rapporté les médias locaux. Plusieurs personnes ont été blessées, selon des sources concordantes, mais aucun officiel n'était disponible, alors que le ministère tunisien de l'Intérieur a fait état de l'arrestation d'une quarantaine de personnes qui seraient impliquées dans des actions de vandalisme et de tentatives de vol, lit-on encore sur les sites d'information locaux. Selon le ministre de l'Intérieur, Khalifa al-Chibani, "les manifestations étaient limitées à quelques quartiers de la capitale Tunis, à Sidi Bouzid et à Feriana", a rapporté l'agence de presse Reuters. Des casseurs ont essayé, selon la même source, de s'introduire dans le siège des services des douanes de Feriana.Ces nouvelles manifestations interviennent le jour même de la célébration, malgré la désillusion quasi générale des Tunisiens, du 7e anniversaire de la révolution du Jasmin qui avait permis le 14 janvier 2011 le départ de l'ancien président Zine al-Abidine Ben Ali du pouvoir, après 23 ans de règne absolu sur le pays. Ainsi, le nombre total des arrestations opérées a atteint les 850 personnes, en une semaine de manifestations sociales qui ont été sévèrement réprimées, y compris dans la capitale Tunis, où des mouvements de la société civile n'ont pas échappé eux aussi à la matraque et aux arrestations.
Pour rappel, la contestation sociale est une réponse à la loi de finances 2018 qui a décidé de nombreuses hausses des prix de certains produits, dont les carburants, et des taxes, malgré le rejet de ce texte par de nombreux partis politiques de l'opposition, des organisations de la société civile et des syndicats, dont la puissance Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT).
Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a tenu deux réunions en une semaine avec les signataires du document de Carthage, mais elles se sont soldées par un échec, car aucune décision n'a été prise à l'issue de ces deux rencontres. Certes, le président tunisien a annoncé quelques mesures de soutien aux familles les plus démunies, mais cela reste peu par rapport aux mesures contenues dans la loi de finances et à la réalité de la vie des Tunisiens, touchés de plein fouet par la crise, causée en partie par les attentats terroristes de 2015 et 2016, et contraints aujourd'hui de se serrer la ceinture sous la pression du Fonds monétaire international (FMI) qui exige de profondes réformes douloureuses dans ce pays voisin.
Lyès Menacer
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